Lutte contre la criminalité faunique : Un trafiquant arrêté à Azovè avec 57 peaux d’espèces protégées

La rédaction 2 août 2019

17 peaux d’espèces intégralement protégées et 40 peaux d’espèces partiellement protégées. Ce sont les produits de faune retrouvés chez un présumé trafiquant le mardi 30 juillet 2019 à Azovè. Il a été arrêté par une équipe mixte des éléments du cantonnement forestier du Couffo et de la Police Républicaine du commissariat d’Azovè, avec la collaboration technique du programme Appui à l’Application des Lois sur la Faune et la Flore (AALF-BENIN).
Parmi les peaux saisies, il y a celles de Sitatunga qui est une espèce intégralement protégée. Le Sitatunga, de son nom scientifique Limnotragus Spekei, est une espèce menacée de disparition. C’est un mammifère herbivore de la famille des bovidés. Il est considéré comme l’espèce d’antilope la plus aquatique et vit en Afrique de l’Ouest, Afrique Centrale et Afrique de l’Est ; dans les forêts tropicales, les plaines inondables, les marécages, et dans les zones humides. Au Bénin, on le retrouve au Sud précisément dans les vallées du lac Ahémé et de l’Ouémé et dans la forêt marécageuse de Lokoli pour ne citer que ces localités.
Selon les dispositions de la loi n°2002-16 du 18 octobre 2004 portant régime de la faune en République du Bénin et de son texte d’application, la détention et la circulation des espèces intégralement protégées sont interdites. L’article 154 de cette loi prévoit que nul ne peut importer, exporter, réexporter ou commercialiser des animaux sauvages ou leurs trophées et dépouilles en dehors des cas permis. Et ce présumé trafiquant a été surpris en flagrant délit de commercialisation des peaux d’espèces intégralement protégées. Le même article 154 dispose que ce présumé trafiquant risque une amende de 300.000 à 800.000F et/ou un emprisonnement de 6 mois à 5 ans.
Le Bénin disposant d’une biodiversité riche, variant du Nord au Sud, met les bouchées doubles pour la protéger. Cependant, certains individus sont à l’antipode de cette option et abattent sans état d’âme les espèces intégralement protégées pour alimenter le commerce illicite des produits de faune. Tel est le cas de ce présumé trafiquant qui devrait être puni avec ses complices. Car, l’article 166 de la loi spécifique sanctionne les complices au même titre que les auteurs principaux. Les activistes tirent déjà la sonnette d’alarme pour qu’il soit sévèrement puni dès que sa culpabilité sera prouvée afin qu’il serve à nouveau d’exemple à ceux qui continuent de contribuer à la dégradation de la biodiversité au Bénin et dans la sous-région.
Richard AKOTCHAYE



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