Mobilisation des fonds par les organisations : le réseau WIN outille les femmes entrepreneures

8 novembre 2022


Sous la direction de madame Ayodélé Ognin, experte en éducation financière, le lancement de la deuxième édition du programme « Boost Your Business » par le réseau Women Impact Network (WIN), le vendredi 28 octobre 2022 à Cotonou, a été riche en innovation. Avec pour modératrice, Osnia Gbankoto, un premier panel de trois invités a été animé autour du thème : « Forme juridique des organisations et mobilisation des ressources ».

« Le facteur confiance est très fondamental en matière de la mobilisation des ressources », a fait remarquer Pamela Agbozo, une actrice de la société civile et chargée des programmes à Social Watch Bénin. Elle était l’une de trois invités présents à ce panel qui a pour morceau choisi : « Forme juridique des organisations et mobilisation des ressources ». A la faveur de ce thème, les trois invités de Osnia Gbankoto ont éclairé les femmes entrepreneures du WIN sur la création, l’enregistrement et la mobilisation des ressources par une organisation. S’il y a un point sur lequel se sont focalisées les discussions, c’est la question de la mobilisation des ressources. Pour une bonne organisation, elle peut se faire à l’interne et à l’externe. Mais dans la plupart des organisations, la recherche des fonds à l’intérieur divise les membres. « C’est difficile d’avoir des cotisations à l’interne », a soutenu Pamela Agbozo. C’est pourquoi Irina Vyera Honvou, consultante et manager général du cabinet a soutenu qu’il faut aller à la conquête de la mobilisation des ressources. La réussite de cette mission très importante pour la vitalité d’une organisation part des techniques utilisées. « C’est vraiment la stratégie mise en place qui permet d’avoir du financement », a-t-elle suggéré aux femmes entrepreneures. La vision, l’objectif, le business plan et le besoin sont, entre autres, autant d’éléments à prendre à compte selon Irina Vyera Honvou pour renforcer sa stratégie en vue de capter des fonds chez les partenaires technique et financier. « Il faut évaluer le besoin et avoir un bon système comptable et de gestion dans son entreprise avant d’espérer du financement », a-t-elle souligné. Pour Jaurès Padonou, il va falloir d’abord franchir un pas pour montrer sa bonne foi à son potentiel bailleur. Cet analyste financier au cabinet JKE consulting a expliqué : « Pour mobiliser les fonds, l’entreprise ou association doit d’abord avoir le minimum ». Pour sa part, si une association veut un accompagnement financier, il faut qu’elle donne les preuves de ses actions déjà menées ». Insistant sur les preuves, il a cité les rapports certifiés des dépenses effectuées tels que le relevé de compte et les factures. « Il faut nécessairement ces documents pour pouvoir rassurer les partenaires technique et financier », a-t-il conseillé. Mais avant cela, l’enregistrement des associations est une condition nécessaire qui génère une plus value.
Pour une plus value
Pour Pamela Agbozo, chargée de programme à Social Watch Bénin, une organisation doit se faire enregistrer pour exister légalement. A l’instar des autres membres de cette causerie, elle a justifié l’enregistrement apporte des avantages aussi bien fiscal que financier aux organisations selon leur domaine de prédilection. « La plus value d’un enregistrement pour une association est de pouvoir bénéficier des opportunités du financement par le biais des partenaires technique et financier », a-t-elle indiqué. L’actrice de la société civile a rappelé que les fonds mis à disposition par les PTS entre dans le cadre d’un accord avec le gouvernement. A ce titre, a-t-elle insisté, l’Etat a un regard sur la gestion des ressources allouées par les bailleurs aux organisations. « L’Etat ne met pas les ressources du pays à disposition des organisations de la société civile mais il collabore avec elles », a clarifié Pamela Agbozo.
Et pour une bonne gouvernance des fonds dépend de la structuration d’une organisation. Sur ce volet, Irina Vyera Honvou n’a pas fait dans la dentelle : « La structuration est importante pour la traçabilité des dépenses et vise à assurer la pérennité les activités des organisations », a souligné la consultante. Une organisation visant une bonne structuration peut avoir en son sein une expertise. Nécessaire pour une gestion transparente, elle peut être aussi externe. « Les osc peuvent se faire accompagner par des cabinets spécialisés pour avoir des outils tels que les manuels de procédures, le système de gestion et les rapports annuels », a proposé Irina Vyera Honvou aux participants. Pour Jaurès Padonou, c’est d’ailleurs dès la création de son organisation qu’il faut recourir à une personne ressource pour une assistance. « C’est très important pour éviter des contre-performances », a conclut Pamela Agbozo.



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