Opération RAVIP à Godomey : Rudes épreuves avant l’inscription :

La rédaction 20 avril 2022

La phase complémentaire de l’enrôlement au Recensement Administratif à Vocation d’Identification personnelle (RAVIP) est en cours de déroulement et se poursuit jusqu’au 22 avril prochain. A l’arrondissement de Godomey, les conditions du déroulement de l’opération marquées par la forte affluence et le manque du personnel sur le terrain soumettent les populations à de rudes épreuves.

L’entrée principale de l’arrondissement de Godomey retient l’attention. La forte affluence qui s’y trouve impressionne. L’obligation rappelée aux engins à deux roues d’aller au garde vélos pour libérer la façade attire aussi l’attention. Une légère altercation intervient. Ceux qui estiment n’ont pas assez de temps à passer ne s’y résigne pas. Mais celui qui intime l’ordre insiste. La cour de l’arrondissement grouille du monde. Enfants saisis par la main des grands, adultes, personnes du 3ème âge genres confondus paradent dans tous les sens. En se dirigeant vers l’administration, du côté droit délimité par des tables, autour d’un hangar érigé au ras du mûr, l’afflux des visiteurs est plus intensifié. Le ciel menace de pluie et lâche des gouttelettes. Sur des visages se lisent la fatigue et la désolation. D’autres, désespérément assis à des endroits, attendent avec impatience leur tour. En face du hangar, un rang de foule qui s’écrase peine à bouger. Quant à sa queue, elle s’allonge. Sous le hangar, deux agentes enrôleuses, avec en mains une tablette chacune, reçoivent en face d’elles deux personnes. Autour d’elles, sur des tables ou agrippés au mûr, des gens se sont installés.

Des plaintes se font entendre
L’engouement pour se faire enregistrer se manifeste. Les étapes à affranchir avant d’y parvenir semblent aussi contraignantes que tracassantes. A côté du rang pressant en face des agentes enrôleuses, un groupuscule de cinq constitués de vieux et des dames en quête d’informations se bouscule. Une voix masculine s’élève au sein du groupuscule : « Nous voulons faire le RAVIP. Est-ce que c’est bien ici » ? La réponse ne s’est pas fait attendre pendant qu’une agente leur demande de libérer la place : « c’est ici mais vous devez aller chercher d’abord le numéro d’ordre d’arrivée au portail avant de regagner le rang. Retour au portail pour retrouver celui qui délivre le numéro en question. Sur la cour, entre connaissances, des discussions laissent entendre des informations peu encourageantes. « Nous sommes venus de Womey à 1 heure du matin pour nous inscrire. A 5 h du matin, j’ai dû laisser ma femme et les enfants ici pour rentrer et on a pris ‘’zémdjan’’. Je reviens et on me dit que c’est seulement 30 personnes qui ont été retenues sur la liste pour aujourd’hui. Alors qu’il y a 3 jours qu’on fait cette navette ». Un autre reprend : « je suis venu hier aux environs de 8h30. Ils m’ont dit que la liste est déjà saturée et je dois venir au plus tard à 1h du matin pour pouvoir être parmi les 15 ou 20 premiers. J’ai passé la nuit ici avec la petite famille mais nous ne nous sommes pas encore fait enregistrer et nous ne savons pas si nous pourrons le faire aujourd’hui ». Une autre réplique : « deux agentes seulement pour ce monde, même un mois de prorogation de la date ne suffira pas ». Une personnalité, acteur politique fait son entrée et se dirige droit vers le lieu d’enrôlement avec son équipe. Cette présence pour un constat de visu ne semble pas agréer une des agentes et ne semble pas prête à éclairer la lanterne des invités observateurs sur pourquoi le nombre à enregistrer par jour est limité à 30. Sur insistance, elle dû démordre. « Il y a ceux qui n’ont pas d’acte de naissance et autres cas. Et c’est pourvoir les ajouter », fait-elle savoir. Les populations devront faire face aux rudes épreuves avant d’entrer en possession du précieux sésame. Pour l’heure, la réalité est la même avec insuffisance du personnel et de matériels.
Fidégnon HOUEDOHOUN (Stag)



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