Passage bruyant des motos gros cylindre à Cotonou : La fantaisie nuisible aux usagers de la route, une réglementation s’impose

La rédaction 31 mai 2022

La présence des motos gros cube est de plus en plus remarquable en circulation sur les voies de la grande ville du Bénin. Entre la vitesse de l’éclair et le bruit à causer l’infarctus, les autres usagers de la voie plus déconcertés, la fantaisie et le professionnalisme prêtent à confusion.

Les grandes artères de Cotonou sont chaque jour le théâtre du bruit étourdissant produit au passage par les conducteurs des motos 2 chevaux. Sur la route des pêches, une heure de temps passée suffît pour constater à maintes reprises le passage fulgurant de ces civils bikers. A des heures données, leurs rafles n’échappent pas à la vue au carrefour Erevan. Le son bruyant qu’émettent ces motocyclistes au passage tutoie aussi le quotidien sur le tronçon Place du souvenir-passage à niveau de Houéyiho. Chaque jour, le même constat est fait sur la grande artère comprise entre Étoile rouge et échangeur de Godomey. Nombre d’usagers de la route témoignent sans langue de bois la présence de plus en plus fréquente, ces temps-ci qu’avant, des civils motards en circulation. Jérôme Allokpè, routier confie : « Ceux qui conduisent les motos gros cylindre sont plus fréquents en circulation ces derniers temps qu’avant, surtout à Cotonou ici ». Comme lui, Assogba Charnel, entrepreneur fait aussi le même constat qui lui paraît vraiment surprenant. « Depuis un moment, on assiste à une sorte de défilé de la part de ces motocyclistes et ce qui surprend, c’est qu’on ne comprend pas leur mission de façon spécifique », signale-t-il. A cet effet, Jean Ola, professionnel et formateur à la conduite des motos gros cylindre donne des précisions. « Ce sont des gens qui parcourent plusieurs pays avec la moto. Ce sont des professionnels qui participent aussi à des compétitions », a-t-il fait savoir. Il a également ajouté que ces professionnels sont souvent ou doivent être toujours en combinaison et porter leur casque homologué et ils se déplacent en groupe plus souvent. Il qualifie d’amateurisme toute autre parade d’un motard vu sans combinaison, ni casque et pire encore, sans permis. Brice Quenum, officier de police a aussi précisé que le motocycliste doit avoir son permis de conduire et prendre les dispositions sécuritaires requises avant de prétendre quoi que ce soit en circulation.

Une simple fantaisie juste pour faire le buzz !
Si le passage de ces civils bikers embarasse les autres usagers de la voie, les raisons, selon des habitués, seraient simplement de la fantaisie juste pour se faire remarquer. « C’est vrai que la moto file beaucoup mais le bruit qu’on entend et c’est trop fort, c’est le conducteur même qui le fait, peut-être pour faire le buzz », a confié Kenneth Kayo, conducteur de moto gros cube et confirmé par d’autres conducteurs. Si la circulation des civils motards dans la ville de Cotonou ne passe pas inaperçue, le bruit qu’ils produisent avec l’engin voire l’allure crée des incommodités. Denis Metonou, conducteur de taxi-moto ne cache pas ses ressentis chaque fois quand les motocyclistes des 2 chevaux le dépassent en circulation. « Soit c’est après l’allumage du feu vert du tricolore, soit c’est de façon soudaine non loin de toi que le bruit te déboussole. C’est avec beaucoup d’effort et d’attention qu’on arrive à se maintenir en circulation quand eux, ils passent à côté de toi. Autrement, tu tombes où tu perds le contrôle et tu occasionnes un accident au niveau des autres », confie-t-il. Dans la même veine, Ismaël Boukary a fait part de la mésaventure d’une dame et de sa fille qu’elle conduisait à l’école à moto dont il a été un témoin oculaire. « C’est non loin de l’église catholique Bon Pasteur. Elle est tombée avec la fillette à cause du bruit soudain retenti et l’allure avec laquelle le motocycliste les avait dépassées », a confié Ismaël. Si des désagréments sont enregistrés après le passage de ces civils bikers, Une réglementation s’impose pour garantir un tant soit peu la sécurité aux autres usagers de la route. Jean Ola en a appelé à la responsabilité professionnelle des amoureux et des pratiquants de ce motocyclisme. « Qu’ils portent toujours leur combinaison sans oublier le casque. Ils devaient éviter aussi des parades distrayantes dans la circulation », a-t-il exhorté. L’implication effective des autorités en l’occurrence celles en charge de la sécurité routière serait vivement souhaitée pour garantir un aller et retour sans inquiétude aux usagers de la route.
Fidégnon HOUEDOHOUN (Stag)



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