Plurilinguisme et enseignement au Bénin : Fspi-Pebs procède à l’évaluation de l’enquête sociolinguistique

Patrice SOKEGBE 21 février 2023

Partager les leçons apprises sur le terrain et toucher du doigt les points à améliorer pour de futures échéances. C’est ce qui sous-tend l’atelier d’évaluation de l’enquête sociolinguistique réalisée dans le cadre du projet ‘‘Plurilinguisme et enseignement au Bénin, sensibilisation des acteurs de l’éducation’’. Réunis samedi dernier à l’hôtel Sossa de Cotonou autour de Estelle Dagaut, cheffe du projet Pebs, des instructeurs, de Lyly Houngnihin, Directrice exécutive de Laboratorio arts contemporains et assistance à Maîtrise d’ouvrage du projet et de ses collaborateurs, les enquêteurs venus de différentes localités du Bénin ont eu l’occasion non seulement d’échanger avec les instructeurs mais aussi de travailler en groupe sur la pertinence et la qualité de la conception du dispositif d’enquête au regard des problèmes ou besoins identifiés dans le secteur de l’éducation.

Par ailleurs, au cours de cette journée d’évaluation, les échanges ont porté sur l’efficience des moyens mis en œuvre pour la réalisation des activités et l’atteinte des résultats prévus. Il est à souligner que l’atelier d’évaluation a pris fin par la présentation d’un bilan général et l’adoption du rapport de l’atelier.

Carhel Quenum, Directeur des projets spéciaux à Laboratorio arts contemporains ‘‘ L’utilité de faire cette évaluation, c’est de voir si l’enquête sociolinguistique reflète vraiment les réalités sur le terrain’’

« Le projet a été réalisé en 4 composantes. La première est le recueil de données sur l’usage, la maitrise et les représentations des langues de la francophonie, la formalisation et l’institutionnalisation d’initiatives structurantes dans l’évaluation et la médiation dans l’enseignement primaire. Dans le cadre de ces composantes, nous avons une enquête sociolinguistique sur l’ensemble du territoire national. On a fait la représentation des différents départements du Bénin et les différentes langues avec l’aide des enseignants pour voir comment les gens perçoivent leur langue et comment on peut faire cohabiter l’enseignement dans les langues avec l’enseignement du français parce qu’il y a des expériences qui ont montré que pour avoir l’acquisition du savoir, les gens réfléchissent d’abord dans leur langue maternelle car c’est plus facile d’avoir la compréhension. C’est cela l’enjeu. Quand on a cette enquête, on a des résultats et on a organisé l’année dernière un colloque sur le plurilinguisme dans l’enseignement en Afrique de l’Ouest. Il y a eu treize pays qui étaient présents à cette activité qui a connu 26 communications et des actes. L’intérêt de ce colloque est d’en apprendre de l’expérience des autres pays parce que, par le passé, il y a eu des initiatives comme ELAN qui ont travaillé sur les langues maternelles dans l’enseignement mais comme nous n’avons pas vocation à introduire les langues dans l’enseignement, c’est plus un projet d’expérimentation pour tester sur les deux ans, les résultats qu’on peut avoir. On a coaché le projet depuis Octobre, on a déposé le rapport et on a montré les résultats qu’on a eu. L’utilité pour nous de faire cette évaluation, c’est de voir si l’enquête sociolinguistique qu’on a faite reflète vraiment les réalités sur le terrain. C’est pourquoi on essaie d’écouter ceux qui ont fait les enquêtes et ceux qui enseignent le français et qui sont directement en contact avec les gens. Ces informations recueillies sont reversées à l’Agence Française de Développement qui est un bailleur à l’UNICEF et surtout à l’Etat qui pourra décider, sur la base de petites expériences qu’on a faites pendant deux ans sur un petit espace, de généraliser sur tout le territoire national. C’est cela notre enjeu. Nous avons déjà fait notre expérimentation et le projet est clôturé. L’ambassade de France peut décider l’année prochaine de lancer un autre FSPI qui peut être sur une autre thématique sur l’environnement, la culture… »



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