Développement à la base : L’Ancb lance la campagne pour le transfert de 15% du budget de l’Etat aux communes

La rédaction 19 décembre 2014

L’Association nationale des communes du Bénin (Ancb), est désormais en campagne pour le transfert de 15% du budget général de l’Etat aux communes. Hier, elle a procédé au lancement de cette campagne au Novotel hôtel à Cotonou. A l’occasion, les voix se sont élevées une fois encore pour dénoncer le comportement du gouvernement en ce qui concerne l’accompagnement des communes dans leurs actions de développement à la base. Désormais, l’Ancb plaide pour le transfert de 15% du budget de l’Etat aux communes. Selon certaines études réalisées en 2007, si l’Etat donnait 5% du budget général de l’Etat aux communes, le Bénin pourrait atteindre les Omd. Aussi, s’il finançait le développement à la base à 16%, l’atteinte des Omd serait à 100%. Pour l’Association nationale des communes du Bénin (Ancb), après dix ans de décentralisation, le financement du développement local demeure un défi entier pour les différents acteurs. Même si le gouvernement fait des efforts à travers plusieurs fonds comme le Fonds d’appui au développement des communes (Fadec), ces ressources sont loin de couvrir les réels besoins des communes en termes de fonctionnement de l’administration communale et de mise en place des infrastructures sociocommunautaires. Même si la loi sur la décentralisation est claire et exige à l’Etat de transférer des compétences autrefois gérées par l’Etat aux communes, les réalités sont toutes autres sur le terrain. Certains ministères sectoriels continuent de retenir dans leurs liens des ressources qui devraient servir à la mise en œuvre des compétences dévolues aux communes, a essayé de faire ressortir le secrétaire permanent de la Conafil, Zacharie Gbodjeydo Assogba dans sa présentation de l’état du transfert des compétences et des ressources. La présente campagne de l’Ancb vise à amener l’Exécutif à transférer 15% du budget de l’Etat aux communes. Elle est faite d’activités de communication, de partage avec le public de la position de l’Ancb, d’actions de lobbying auprès d’un certain nombre d’acteurs institutionnels et surtout d’échanges avec les ministères sectoriels. Dans son allocution, le premier vice-président de l’Ancb, Moukaram Osséni, a déploré la faiblesse des ressources mises à la disposition des communes depuis des années. Le financement des communes, d’après lui, devrait être une priorité pour les politiques publiques. L’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a fixé à 15% au moins la part des dépenses publiques de l’Etat qui doit aller aux communes. A en tenir à ses propos, certains pays de la sous-région ouest-africaine qui partagent les mêmes réalités socio-économiques que le Bénin font des efforts encourageants au profit des collectivités locales. Les transferts aux communes représentent 25% au Ghana, 24% au Nigeria et 13% en Côte d’Ivoire. « Ces pourcentages qui datent de plus de dix ans ont dû certainement augmenter », a-t-il expliqué avant de souligner qu’il est dans l’intérêt du Bénin de se conformer très rapidement pour continuer à mériter sa réputation d’exemple démocratique.



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