Joseph Bidossessi, Consultant en Finance et en développement coopératif « Nos lois doivent être dynamiques, en constante amélioration »

13 mars 2024

Mon avis sur le nouveau code électoral est simple. Nos lois doivent être dynamiques, en constante amélioration pour tenir compte de nos réalités. Ainsi le vote du nouveau code électoral répond d’abord à un objectif : l’amélioration du dispositif existant en matière électoral. Une amélioration destinée à éviter les débauchages de tous genres, à instaurer la discipline de groupe au sein des partis politiques, et surtout à protéger ceux de l’opposition et ou minoritaires face aux assauts des partis soutenant le gouvernement. Cela permettra également d’éclaircir le paysage politique afin de faciliter le choix aux électeurs qui feront face à des partis d’envergure nationale et non régionale dont les seuls programmes de société étaient basés sur les revendications claniques. Je pense que le vote de ce code est une avancée et non une source d’exclusion comme certains l’insinuent.

Je pense pour ma part que cette polémique est née parce que nous, acteurs politiques, (et particulièrement les acteurs de l’opposition) avons un grand mal à mener clairement et à comprendre le système dans lequel nous sommes et dans lequel nous évoluons.
La démocratie est par ailleurs le marché du politique ; car s’y joue la capacité de chacun à être partie prenante dans le processus démocratique. C’est-à-dire être reconnu comme un acteur dont la présence est justifiée. Je fais cette mise au point pour demander à tous les acteurs politiques (ceux de l’opposition en particulier) de mettre un terme aux masturbations intellectuelles et au bandage des muscles pour emprunter le chemin des échanges et négociations nécessaires pour des accords de gouvernance, toutes choses qui nous permettront d’aboutir à de grands groupes politiques avec une présence bien justifiée. Le nouveau code nous oblige à sortir des clubs électoraux pour construire de grands groupes politiques où le militantisme trouvera sa valeur et sa raison d’être. Alors trêve aux politiques, halte aux bandages de muscles. Tous au travail pour les grands groupes politiques.

Serge Dèfodji, Pdt Ong JCRD :
« Cette disposition favorisera l’unité nationale et un développement harmonieux »
L’Assemblée nationale du Bénin a marqué un tournant majeur dans son histoire politique en réformant le code électoral le 5 mars 2024. Cette réforme, fruit de débats intenses entre les députés des différents partis politiques, qui dénotent d’ailleurs de la vivacité de notre démocratie, vise à renforcer la démocratie et le développement équilibré du pays.
Désormais, les partis politiques seront les véritables moteurs de la gouvernance nationale, devant être présents et représentatifs dans toutes les régions du pays. Cette disposition favorisera l’unité nationale et un développement harmonieux.
En imposant des seuils de suffrages à atteindre dans chaque circonscription électorale, le code électoral élimine le risque de régionalisme politique. De plus, les critères d’éligibilité pour les candidats à la présidence garantissent une représentation équilibrée à travers le pays. Eu égard à ces avancées, on peut se demander en quoi l’exigence, par le nouveau code électoral, d’une envergure nationale aux partis politiques constitue une exclusion.
Sans risque de se tromper, cette réforme marque en fait une avancée significative vers une démocratie plus inclusive et un développement durable pour notre pays, le Bénin.
En observant les grandes nations d’Afrique, d’Europe et même d’Amérique, l’importance de partis politiques étendus et omniprésents se manifeste. Le Ghana en est un exemple éloquent où la stabilité politique est particulièrement notable. Il tire sa force de partis enracinés depuis des décennies, contribuant ainsi à la cohésion nationale. Dans ce pays, définir un parti selon une région spécifique devient complexe, soulignant l’efficacité de cette approche pour préserver l’unité nationale et la stabilité politique.

À bien y regarder, le nouveau code électoral vise à prévenir l’exclusion automatique du parti Les Démocrates aux élections présidentielles de 2026 en fixant un seuil d’au moins 15 % des collèges de parrains nécessaires pour soutenir chaque candidat, équivalent à 28 députés actuellement détenus par leur parti à l’assemblée nationale. Malgré cela, des critiques et démonstrations saugrenues dénoncent une exclusion apparente, mais la manipulation semble persister. Les élus, désormais liés par un code strict, doivent fidélité au parti qui les a portés au pouvoir. Députés et maires ne peuvent parrainer que les candidats de leur propre camp à la présidence, mettant ainsi un terme à la possibilité de soutenir des adversaires. Cette mesure du nouveau code électoral vise à respecter la confiance des électeurs et à prévenir la débauche de parrains entre partis. La réforme répond aux préoccupations de la population, longtemps préoccupée par les changements d’allégeance des acteurs politiques. Sans nul doute, elle apaise également les craintes du parti Les Démocrates, assurant que leurs élus resteront fidèles à leur engagement initial.
Aucune disposition du code n’empêche un parti tel que LD, FCBE ou MPL de participer aux élections législatives et communales de 2026. Le seuil de 20% des suffrages ne constitue pas un obstacle à la participation électorale et s’impose à tous les partis. Il est également nécessaire de préciser que tous les partis ont encore deux ans pour renforcer leur ancrage et leur position.
D’ailleurs, les partis qui s’estiment les plus forts et les plus représentatifs aujourd’hui ne doivent pas s’en inquiéter.

Anselme Degbey, Activiste politique
« Ce code garantit la liberté et la transparence des élections »

Le nouveau code électoral est un véritable fortifiant aux réformes du système partisan dans le but de donner une chance à toute personne et tout parti disponibles et qui remplissent les conditions d’éligibilité à participer aux élections prochaines. Les élections générales de 2026 donneront raison et feraient disparaitre les critiques électoraux qui ne sont que des armes des faibles. Nous devons comprendre et faire comprendre aux autres qu’avec ce code électoral la Présidentielle de 2026 sera ouverte aussi bien pour l’opposition que pour la mouvance. Ce code garantit la liberté et la transparence des élections. Nous devons faire confiance.



Dans la même rubrique