Soutien aux candidats pour la présidentielle de 2016 : Que cache le silence persistant des « petites alliances » ?

Moïse DOSSOUMOU 6 novembre 2015

Edmonde Agoua, président de l’Alliance Eclaireur

Malgré l’imminence de la présidentielle, les petites alliances représentées à l’Assemblée nationale, se recroquevillent sur elles. Le phénomène persistant au niveau des grandes alliances, notamment les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et l’Union fait la nation (Un), a atteint aussi les regroupements politiques de moindre ampleur. Plus on s’approche du 28 février, date à laquelle le corps électoral a été convoqué pour désigner le successeur de Boni Yayi, plus les acteurs politiques brouillent les cartes et se terrent dans un mutisme dont eux seuls connaissent les motivations.
Sur le terrain, pour l’instant, les candidats les plus actifs sont ceux qui ne sont pas issus d’une formation politique. Hormis quelques rares dont Aké Natondé, président du Cds Finagnon dont la candidature à ce scrutin ne fait l’ombre d’aucun doute. Après avoir, avec un succès relatif, réussi à envoyer des représentants à l’Assemblée nationale, les alliances qu’on peut considérer comme étant de moindre importance, traînent les pas pour ce qui est de la présidentielle. Qu’il s’agisse de l’Alliance nationale pour la démocratie et le développement (And), sujette d’ailleurs à des tensions internes, des Forces démocratiques unies (Fdu), de l’Union pour le Bénin, de l’alliance Eclaireur ou encore de l’alliance Soleil, le constat est le même. Elles se font désirer pour se prononcer quant à un candidat.

Abt, l’exception qui confirme la règle

Néanmoins, l’Alliance pour un Bénin triomphant (Abt) échappe à cette réalité. Son leader, Abdoulaye Bio Tchané, avait déjà sollicité des Béninois leurs suffrages lors de la dernière élection présidentielle intervenue en mars 2011. Il n’a pas eu gain de cause. Mais son ambition n’a pas pour autant été mise sous le boisseau. Il a eu le temps de tirer des leçons de cette expérience et depuis, il est resté présent sur l’échiquier politique national. Cela a valu à son alliance d’exister non seulement au parlement mais aussi au niveau de certains exécutifs communaux. A tout point de vue, Abdoulaye Bio Tchané défendra les couleurs de l’alliance Abt lors de la prochaine présidentielle.

Rb-Rp, la fin du mariage ?
Présente aussi au parlement avec 7 députés au compteur, l’Alliance Rb-Rp a vécu. Le contrat qui liait la Renaissance du Bénin (Rb) de Léhady Soglo au Réveil patriotique de Janvier Yahouedeou (Rp) est venu à son terme. Selon le président de Réveil patriotique, les deux partis se sont mis ensemble pour rafler le maximum de voix pour le compte des législatives et des municipales, communales et locales. La présidentielle n’était pas incluse dans les termes de la convention. Logiquement, sauf si ces deux formations politiques décident de continuer l’aventure, chacune d’elle pourra opérer le choix qui lui convient.

La mode de l’indécision
A moins de quatre mois de l’échéance présidentielle, qu’attendent les autres alliances pour indiquer à leurs militants la marche à suivre ? Pour sa part, l’alliance Eclaireur a déjà engagé les grandes manœuvres. Réuni il y a quelques semaines autour de Edmond Agoua, président de ce creuset, le bureau politique a fait l’option de consulter la base avant de se décider. Qu’en est-il du côté des Forces démocratiques unies dont le leader Mathurin Coffi Nago donne l’impression de ne plus convoiter le fauteuil présidentiel ? Que dire de l’alliance Soleil dont la participation au débat politique est de plus en plus timide ? L’Union pour le Bénin (Ub) dirigée par Lucien Houngnibo, se fait plus discrète depuis les dernières élections. Quant à l’And, il lui faut a priori, régler ses problèmes internes avant de s’aventurer sur le terrain du choix d’une candidature.
Un peu comme si l’ensemble de la classe politique avait reçu un mot d’ordre relatif à la présidentielle, ses acteurs se complaisent dans un silence étonnant. Peut-être que la hantise de faire un mauvais casting avec comme conséquence, se retrouver dans les rangs de l’opposition dès le 6 avril 2016, est à la base de ce silence qui ne finit pas.



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