Présidentielle du 11 avril sans heurt : La presse, une responsabilité pleinement engagée

Angelo DOSSOUMOU 16 mars 2021

Ce n’est plus à démontrer. L’information et la communication jouent un rôle majeur dans tout processus démocratique et électoral. Mieux, comme un couteau à double tranchant, ce sont des outils qui peuvent concourir à rassurer les populations, créer en sorte un climat de paix ou, dans le cas échéant, la psychose. Raison de plus pour qu’en cette période cruciale, le journaliste, le relai par excellence de l’information, fasse preuve de plus de responsabilité. Il est vrai que dans un système partisan, au grand jamais, il ne peut faire le bonheur de tous. Mais, le choix des mots, des angles est primordial pour éviter de blesser les susceptibilités. Même si, par les temps qui courent, ils subissent eux-mêmes des pressions psychologiques voire des lynchages médiatiques du fait de leur ligne éditoriale, l’essentiel reste le respect des règles déontologiques, c’est à dire ne pas céder à la provocation et ne pas verser dans l’injure ou recourir à la désinformation.
D’où, dans le contexte politique que traverse actuellement le Bénin, au risque de subir les interventions de la Haac et de l’Odem, les professionnels des médias doivent impérativement autocensurer leurs écrits et remuer sept fois leur langue avant tout propos. Ce qui est certain, les faits sont sacrés, le commentaire est libre. Seulement, beaucoup ne le savent pas et apprécient peu que des écrits ou des propos n’épousent pas leur intime conviction. Pourtant, la démocratie est faite de contradictions et du respect de l’opinion du camp adverse. Ce faisant, ne pas être d’accord avec ce que dit l’autre ne doit aucunement conduire à des animosités ou à perpétrer des actes attentatoires à la quiétude des honnêtes citoyens. Dommage, il y a toujours de ces brebis galeuses ne comprenant rien à rien et qui s’évertuent, malgré les lois et le spectre des sanctions, à calomnier les journalistes, leurs adversaires politiques, et les taxer de tous les noms d’oiseaux. Tout ceci ne contribue pas à calmer la tension et pour qu’il n’en soit ainsi, les journalistes professionnels doivent garder à l’esprit leur rôle de garant de la paix.
D’ailleurs, informer et communiquer est un sacerdoce et surtout un art. C’est pourquoi, l’importance d’une auto régulation par ces temps-ci dans les médias n’est pas discutable. Car, il contribuera à épargner au Bénin de traverser les heures sombres redoutées depuis les tristes événements des 1er et 2 mai 2019. Toujours pour mettre les hommes des médias et au-delà les administrateurs des forums WhatsApp devant leurs responsabilités, à juste titre, samedi dernier, les rois de la Donga ont tiré la sonnette d’alarme. Une fois encore, pour traverser cette zone de turbulence électorale, le Bénin, havre de paix compte impérativement sur leur sens de responsabilité. Un proverbe turc assure que : « qui recherche la paix doit vouloir être sourd, aveugle et muet ». Alors, attention à nos actes, nos écrits et nos propos.



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