Prévention des incendies de Coton au Bénin : L’AIC s’enquiert des dispositions sécuritaires dans les usines

Adrien TCHOMAKOU 17 février 2020

Zéro incendie dans les usines de coton. Le défi est lancé et les dispositions sont prises. L’Association Interprofessionnelle du coton met les bouchées doubles pour limiter, voire mettre fin durablement aux incendies de Coton. A la faveur d’une tournée conjointe, une délégation conduite par le président de l’AIC Mathieu Adjovi a parcouru les usines et aires de stockage des usines de Banikoara, Kandi, N’Dali, Nikki, Parakou Glazoué, Pahouignan, Avogbana et Bohicon. Au cours de cette descente qui s’est déroulée du 12 au 15 février 2020, en présence du Ministre de l’agriculture, de l’évelage et de la pêche Gaston Cossi Dossouhoui, du Secrétaire permanent de l’AIC Alexis Hougni et du Directeur du développement de la SODECO l’He Nestor NOUTAI, il a été question de s’assurer que les dispositions sécuritaires sont prises pour éviter d’éventuels incendies au niveau du coton stocké en attendant l’égrenage, mais aussi de rappeler les consignes sécuritaires aux responsables à divers niveaux. Ainsi, le constat sur le terrain est rassurant. Les dispositions sont prises pour que l’incendie qui a consumé plusieurs tonnes de coton graine à Banikoara ne se produise ailleurs. La plupart des autres usines ont immédiatement développé leurs réflexes et ont revu leurs dispositifs de sécurité. « Nous avons remarqué, au cours de la tournée que, en gros, les égreneurs ont rapidement constitué les stocks. Les quotas qui leurs sont alloués sont presque atteints dans toutes les usines. Ce qui reste à faire est de veiller à ce que le coton soit bien protégé avant que les pluies n’arrivent et que le déstockage puisse se faire pour que l’égrenage continue, même jusqu’en juillet, sans que le coton ne reste dans les champs au péril des intempéries », a noté Mathieu Adjovi.

Tous aux aguets !
Les sapeurs-pompiers sont sur place, les bâches à eau, les bouches incendie, la tuyauterie sont constitués. L’usine de Pahouignan dispose même de son propre camion-citerne anti incendie. Le Président de l’AIC est aussi rassuré de la prise de conscience spontanée, dans un contexte où un nouveau record est attendu. « Nous avons fait le constat depuis l’année passée que la production cotonnière a augmenté et que nous avons le devoir, en tant que responsable de la filière, de veiller à ce que la totalité du coton produit par les producteurs puisse être égrenée avant les premières pluies (…) Cette année, nous avons une production estimée à 720 voire 730 mille tonnes. Nous avons affecté environ 200.000 tonnes pour le stockage. La mission visait à vérifier si les mesures sont prises pour protéger ces stocks », a-t-il martelé. La prévention étant au top niveau dans les usines visitées, la délégation a profité de l’occasion pour sensibiliser les transporteurs et les producteurs sur l’importance pour eux d’avoir un œil sur le coton, afin que la campagne puisse se dérouler sans écueil.

Dans un contexte d’Harmattan, le Ministre Gaston Cossi Dossouhoui a été aussi très regardant sur les détails. « Chaque usine a son quota et nous avons vérifié. A comparer à l’année passée, je suis heureux de savoir que le rythme a été nettement amélioré. Aujourd’hui, aucune usine n’est en dessous des performances faites l’année dernière. Il y a même des rivalités pour dépasser les quotas fixés parce qu’il faut sauver tout le coton qui est dans les champs pour que la pluie ne vienne pas le mouiller. Ce que je note dans cette tournée conjointe avec l’AIC, c’est que le message de sécuriser le coton a été bien assimilé par les chefs d’usine. Au niveau de l’administration SODECO, c’est très bien. Il y a un suivi régulier. Cela m’a beaucoup enchanté. L’hygiène, la propreté au niveau des usines est nettement améliorée, de façon à éviter les risques d’incendie. Mais il faut toujours être prévoyant », a souligné le Ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche.

Innovation à Bembèrèkè
Une usine d’égrenage de coton est aussi en train d’être installée à Bembèrèkè. Elle a été d’ailleurs visitée par la délégation de l’AIC et du MAEP. Cela va permettre de réduire la consommation en semence et surtout d’aller à une qualité élevée de germination. « Nous avons visité l’usine, nous avons regardé à quel niveau de réalisation ils sont. C’est pratiquement terminé. Elle fournira un peu de graine pour la nouvelle campagne, puis l’année prochaine, l’usine sera totalement fonctionnelle. Nous sommes en train de voir comment former les producteurs de coton à utiliser cette nouvelle semence qui va permettre d’avoir un taux de germination plus élevé au niveau des champs.

Avec cette innovation, la consommation de la semence sera moindre qu’avant en termes de quantité. Le génie béninois est en marche. Nous avons fait une promesse au Chef de l’Etat, celle d’augmenter la production campagne après campagne », a laissé entendre Mathieu Adjovi pour qui, c’est facile d’être premier, mais c’est difficile de se maintenir à cette place.



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