Propagation du Covid-19 au Bénin : Les révélations d'une étude du laboratoire de l’Uac

Fulbert ADJIMEHOSSOU 26 mai 2020

De l’intérieur, des chercheurs béninois suivent aussi de près la propagation de la Covid-19. Une étude menée par le Laboratoire de Biomathématiques et d’estimations forestières (Labef), sous l’égide du Professeur Romain Glèlè Kakaï révèle que la vitesse de propagation de la COVID-19 a significativement diminué au Bénin en comparaison avec son élan initial.
Une conclusion qui prouve, selon l’étude que les mesures préventives et de contrôle mises en place induisent une diminution du taux de transmission de la COVID-19, et donc portent leurs fruits. « Une plus grande adhésion aux mesures préventives recommandées devrait permettre d’endiguer cette pandémie au Bénin », a souligné le Professeur Romain Glèlè Kakaï, auteur de l’étude.
En réalité, cette étude sur la « Modélisation mathématique de la COVID-19 au Bénin : impact des mesures préventives et de contrôle et simulation de différents scénarios de gestion » s’est préoccupée de décrire la dynamique actuelle de la pandémie au Bénin. Elle est fondée sur un modèle mathématique.

Plus d’un millier d’asymptomatiques
L’étude menée par ce laboratoire de l’Université d’ Abomey-Calavi a recherché aussi l’évolution des cas asymptomatiques. « Le nombre d’asymptomatiques non encore identifiés augmentent avec le temps et était probablement de 1095 au 29/04/2020 », note l’auteur.
Cette tendance confirme la thèse selon laquelle, beaucoup de porteurs sains circulent au sein de la population et ne sont détectés que dans le cadre des campagnes de dépistage massif. Le rapport publié il y a quelques jours par le ministère de la santé indique une proportion de cas asymptomatiques de 80,3%. Le risque d’une "propagation silencieuse", par des personnes infectées mais n’exprimant aucun symptôme demeure. « Avec les tests de diagnostic rapide sur groupes ciblés réalisés (identification et traitement d’infectés asymptomatiques), le taux de reproduction aurait encore baissé (en supposant que la levée du cordon sanitaire n’augmente le taux de transmission) », rassure le Professeur Romain Glèlè Kakaï.
Selon les résultats de l’étude, « le pic du nombre de nouveaux cas confirmés serait probablement obtenu le 14 novembre 2020 avec 690 cas ; A partir de cette date, ce nombre devrait commencer à décroître ; ces prévisions sont valables si les mesures préventives adoptées jusqu’au 29 avril 2020 étaient maintenues dans le temps ».
La modélisation mathématique requiert une meilleure connaissance du système étudié à travers des informations actuelles pour le calibrage du modèle ; de ce fait, la mise à disposition de données supplémentaires (sous anonymat) sur les infectés (âge, sexe, date d’arrivée, date de sortie du centre, jour d’apparition des symptômes pour les symptomatiques, etc.) devrait permettre de réduire les biais d’estimation des paramètres et améliorer le pouvoir prédictif du modèle



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