Le Bénin est engagé dans des réformes visant à dynamiser la recherche scientifique. Les médiateurs de l’innovation et de la science (Imo Science) apportent leur contribution par un webinaire tenu le 26 octobre 2024. À cette occasion, le Dr Victorien Dougnon, Chef de l’Unité de Recherche en Microbiologie Appliquée et Pharmacologie des Substances Naturelles (URMAPha) de l’Université d’Abomey-Calavi et Président de l’Académie des Jeunes Scientifiques du Bénin, a encouragé les jeunes à produire des publications scientifiques de qualité.
« Aujourd’hui, nous assistons à une course scientifique basée sur le principe : Publier ou périr ». Les participants au deuxième webinaire organisé par Imo Science en sont convaincus après près de deux heures d’échanges avec Dr Victorien Dougnon, Maître de Conférences en Microbiologie. « La publication scientifique permet de faire connaître ses travaux au public et à ses pairs. On peut ainsi partager ses découvertes avec la communauté, renforçant sa réputation et sa crédibilité. Plus votre H index est élevé, plus vous êtes estimé et crédible », a expliqué le responsable de l’URMAPha. Selon le Président de l’Académie des Jeunes Scientifiques du Bénin, ce sont les publications qui illustrent la valeur d’une université et permettent d’approfondir les connaissances utiles au développement. « Les publications des chercheurs béninois visent à améliorer l’état des connaissances et à accompagner les décideurs dans leurs prises de décisions.
Quand et comment publier ?
Publier est d’ailleurs une exigence pour les doctorants. « Au Bénin, il faut au moins une publication acceptée », a précisé Dr Dougnon. Il a abordé en détail le moment où l’on est prêt à rédiger un article scientifique, les types d’articles et leur rédaction étape par étape. Cependant, vouloir publier implique également d’éviter le plagiat sous toutes ses formes. Plagier, c’est s’attribuer des conclusions qui ne sont pas les siennes. « Vous êtes responsables de chaque information dans une publication. Avant d’affirmer, il faut vérifier. La paresse et la précipitation conduisent souvent à faire confiance aux citations d’autres auteurs. Si mon voisin cite une publication, je dois retrouver la source pour vérifier. Par exemple, republier un tableau de résultats sans citer l’article précédent est un cas de plagiat, sévèrement sanctionné », a averti Dr Dougnon.
Éviter les revues prédatrices
La floraison des revues prédatrices a été abordée, ainsi que les moyens pour les éviter. Ces revues ou conférences douteuses ou illégitimes profitent en effet de la pression scientifique qu’ont les chercheurs pour les piéger. Ces revues opèrent selon le modèle « payer pour publier » ou « payer pour présenter », avec de faux comités de rédaction et des noms trompeurs imitant des revues légitimes, sans oublier leurs invitations agressives. « Ces revues vous dépouillent financièrement, sans aucune valeur scientifique. Ce sont des loups en habits d’agneaux. Leur nombre augmente chaque année, atteignant 30 000, et le phénomène est encore plus grave en Afrique », a-t-il déploré.
Une initiative périodique
Les échanges ont suscité beaucoup d’enthousiasme. « C’est toujours intéressant d’écouter Dr Dougnon. Je l’ai suivi à plusieurs occasions au département de Génie de l’Environnement à l’École Polytechnique d’Abomey-Calavi », a confié Brice Djossou, participant. Satisfaction également du côté des médiateurs de l’innovation et de la science qui ont pour vocation de rendre accessibles les connaissances scientifiques, de promouvoir la vulgarisation scientifique sous toutes ses formes, de favoriser le développement du journalisme scientifique au Bénin et la participation citoyenne des populations à la science. « Dr Victorien Dougnon a su éveiller l’intérêt pour une publication scientifique de qualité. C’est un pas vers une carrière scientifique rigoureuse et éthique, gage de la crédibilité et la valorisation de la recherche béninoise. En tant que médiateurs de la science, nous allons poursuivre dans cette lancée à travers des sessions en ligne et en présentielle pour contribuer aux réformes instaurées par le Gouvernement. Ainsi, ensemble, chercheurs et médiateurs, pourront faire briller la recherche sur la scène internationale », a dit Radi Hounsonlon, Coordonnatrice de Imo Science. Le prochain webinaire est prévu pour le 8 novembre 2024 sur l’intérêt pour les scientifiques de se protéger contre les cyberattaques.
Fulbert ADJIMEHOSSOU (Coll. Ext)
- 29 novembre 2024
- 29 novembre 2024
- 29 novembre 2024
- 28 novembre 2024