Sécurité sanitaire des aliments : Les chercheurs de l’Enta/Fsa préoccupés

Fulbert ADJIMEHOSSOU 8 juin 2021

Deux communications d’un quart d’heure chacune. Mais elles ont suffi pour susciter, dans la bibliothèque de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Uac, un sursaut dans le public. Les chercheurs de l’Ecole de Nutrition et des Sciences et Technologies Alimentaires de la Fsa ont réussi à relancer le débat autour d’un sujet de santé publique. C’est au cours de la séance d’échanges sur la sécurité sanitaire des aliments dans le cadre de la Journée Mondiale de la Sécurité Sanitaire des Aliments. « En tant que structure de formation qui a intégré depuis des années la Sécurité Sanitaire des Aliments dans ses curricula de formation, l’Ensta est une actrice clé de la chaîne alimentaire et ne saurait rester en marge de la célébration de cette journée. Nous avons décidé de nous associer au monde entier », a déclaré le Professeur Paulin Azokpota, Président du comité d’organisation. En réalité, chaque année dans le monde, les aliments contaminés par des agents infectieux et chimiques provoquent plus de 600 millions de cas de maladies et 420 000 décès. Selon ces estimations, l’Afrique au Sud du Sahara porte la charge la plus élevée des maladies d’origine alimentaire dans le monde. Dans sa communication intitulée « L’Afrique au Sud du Sahara et le défi de la production d’aliments sains », Dr Sylvain Dabadé tire la sonnette d’alarme. « Nous avons près de 142.000 personnes qui meurent chaque année du fait des aliments que nous consommons. C’est parce que nous n’avons pas un bon système de production. Les bonnes pratiques d’hygiène ne sont pas respectées. Enfin de compte, nous avons des aliments qui ne sont pas de bonne qualité. Il faut la sensibilisation factuelle, basée sur les preuves. Ensuite il faut renforcer les capacités de tous les acteurs pour que chacun sache ce qu’il a à faire. Enfin, il faut la réglementation, des textes contextuels basés sur nos réalités et sur la science », a-t-il souligné. Dr Nadia Fanou Fogny a quant à elle, mis en exergue les pratiques à risques le long de la chaîne de production. Il est donc attendu l’éveil et la veille dans le rang des différents acteurs. Et s’il le faut, des mesures coercitives ne seront pas de trop.



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