Sous l’égide de l’Ismi à Dakar : Les experts outillés sur le ciblage et la fouille des navires

Arnaud DOUMANHOUN 20 novembre 2020

Principales portes d’entrée des marchandises, les ports sont d’une importance stratégique pour les économies africaines. Au plan mondial, 90% des échanges s’effectuent par voie maritime. En Afrique, le Golfe de Guinée et plus précisément les côtes Centre et Ouest qui se trouvent parmi les carrefours intercontinentaux les plus fréquentés constituent une zone de concentration croissante de tous types de navires. Naturellement, cette densité du trafic est vue d’un bon œil par les organisations de fraudes pour y accomplir des forfaits de tous genres (stupéfiants, faux médicaments, espèces protégées, armes…).
Ne pouvant rester indifférent à ces menaces, l’Institut de sécurité maritime interrégional (Ismi) a pris ses responsabilités. C’est ainsi que s’achève ce jour à Dakar, qui abrite le port emblématique de la sous-région, la phase 2 du stage portant le ciblage et la fouille des navires. Après Abidjan en 2019, l’hôtel Savana de la capitale sénégalaise accueille cette formation qui alterne des phases théoriques et pratiques avec des séquences à bord de navires pour l’ensemble des stagiaires. D’ailleurs, la majorité de ceux-ci qui sont déjà à l’opérationnel ont suivi le stage de niveau 1 qui s’est déroulé sur le même thème. Une quinzaine environ, ils sont douaniers, policiers, administrateurs des affaires maritimes, officiers de marine en provenance de cinq pays à savoir le Bénin, le Ghana, le Nigéria, le Sénégal et la Côte-d’Ivoire.
Ainsi que l’a souligné Guillaume Turquet de Beauregard, Coordonnateur régional Action de l’Etat en mer dans le golfe de Guinée, à l’ouverture des travaux, pour les participants, l’objectif de la présente formation est « d’acquérir les savoir-faire techniques utiles et indispensables qui ... permettront de mener des investigations efficaces à bord ». « Si fouiller un navire ne s’improvise pas, cela s’explique entre autres parce qu’un navire ne se livre pas facilement, et constitue à plusieurs égards une zone de travail particulièrement complexe à explorer », a-t-il poursuivi. Pour lui, « qui a déjà étudié les plans d’un navire le comprendra aisément. Beaucoup de ces zones ne sont pas exemptes de danger pour la vie humaine (descendre dans un ballast par exemple peut s’avérer être un piège) ». C’est pourquoi l’accent a été mis tout au long du stage sur les opérations de sécurité à effectuer pour soi-même et pour les autres.
Organisé et financé par la coopération française via la Direction de coopération et de sécurité défense et la Direction générale des douanes et droits indirects, ce séminaire a aussi bénéficié du soutien de l’Etat ivoirien.



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