VOIX DE FEMME : Prisca N'dah Kouagou : « Il ne s'agit pas de rivaliser avec l'homme »

20 mars 2023

Médécin de formation et de profession, Prisca N’dah Kouagou est une jeune béninoise. Très éprise des enfants, celle qui est en spécialisation de chirurgie pédiatrique parle ici de la femme.

Quelle est la place de la femme béninoise dans la société actuelle ?

Je pense que la femme beninoise a compris que sa place n’est pas seulement à la cuisine. Elle a pris conscience de son rôle qui est d’être une aide pour l’homme et le socle de la famille. Il ne s’agit pas d’une rivalité avec l’homme, pas du tout. Il s’agit ici d’exploiter toutes les compétences humaines en vue d’améliorer les conditions de vie de l’espèce humaine. Dès lors, on ne peut pas réduire la femme aux travaux ménagers même si ceux-ci relèvent de sa responsabilité. Je pense que de plus en plus, la société beninoise lui fait confiance et lui donne des opportunités. A elle, il revient de les saisir.

Quelle appréciation faites-vous de l’égalité homme-femme ?

J’ai un petit souci avec cette histoire d’égalité entre l’homme et la femme. J’ai parfois l’impression qu’on l’a dépossédé de toute son essence. L’égalité homme-femme pour moi ne veut pas dire rivalité, guerre. Dieu même nous a créés complémentaires. Comme je l’ai dit, les places sont disponibles pour la femme. Si elle veut se faire respecter, elle doit prendre sa place et faire ses preuves sans attendre des faveurs (ce qui n’est pas toujours facile). Alors, il faut offrir la possibilité à chaque sexe de faire ses preuves. En médecine, davantage, il y a des femmes. Elles font même des spécialités, jadis, exclusivement masculines et sont accueillies les bras ouverts. Personnellement, je n’ai pas eu de difficultés liées à mon genre au cours de ma formation. J’ai eu et continue d’avoir le même traitement que mes confrères.
Partagez avec nous une anecdote vécue en raison de votre condition de femme ?
Anecdote ! Je n’en ai pas vraiment. Je suis une personne de contact facile. Je gagne facilement la confiance des gens. Une fois la confiance installée, le reste vient facilement. Jusqu’ici, je n’ai pas eu de problème particulier lié à mon genre.

Que diriez-vous à une jeune fille sans soutien aucun qui souhaite étudier la médecine ?

Que ce soit en médecine ou dans n’importe quel autre domaine, étudier sans soutien est difficile mais pas impossible. La formation a un coût, les documents ont un coût, se déplacer pour aller au cours a un coût, manger a un coût.... je dirai juste qu’il faut croire en ses rêves. Dieu n’est pas injuste, il ne peut pas fermer toutes les portes. Si c’est vraiment son chemin, il enverra des gens pour l’aider (la providence). Elle n’aura peut-être pas les mêmes conditions que ses autres collègues mais elle aura le minimum. Réussir n’a jamais été chose facile pour l’enfant du pauvre mais c’est un défi qu’elle peut et doit relever.

Propos recueillis par Fredhy-Armel BOCOVO (Coll)



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