Commission d’enquête sur le drame du match Bénin vs Sénégal : Longue attente avant les conclusions définitives

A la veille du dernier match des Guépards au Mozambique, le silence devient pesant. En effet, l’opinion attend avec un ardent désir des autorités sportives compétentes que la lumière soit faite sur le drame survenu au stade Général Mathieu Kérékou le 17 juin dernier lors du match entre le Bénin et le Sénégal. L’émoi est certes tombé mais la douleur et les séquelles persistent. Car, il y a eu deux morts et des rescapés encore en état de choc. La réaction des autorités était pourtant prompte au lendemain du drame. Une commission d’enquête gouvernementale et celle de la Fbf avaient aussitôt été installées pour faire la lumière sur les circonstances de la tragédie et situer les responsabilités. En plus, le procureur de la République s’était autosaisi du dossier. Mais, jusqu’ici rien de concret et toujours des interrogations. Au contraire, l’on se prépare déjà pour un nouveau match alors que les interrogations sur le précédent restent entières.
Pour rappel, l’équipe nationale se déplace non sans les supporters à Maputo en Mozambique pour aller chercher la qualification à la prochaine CAN. Ceux-ci sont en droit d’être rassurés et libérés de la psychose pour ce qu’ils ont vécu à Cotonou. Même si, selon des recoupements, des démarches ont été menées par la commission d’enquête gouvernementale à l’endroit des victimes, il n’empêche que l’opinion publique est en droit de savoir ce qui s’est passé. D’ailleurs, l’enjeu ici est de fournir des réponses aux questionnements qui vont sans doute aider à panser les blessures, essuyer des larmes et prévenir le pire. Jean-Marc Adjovi Bocco et ses pairs de la commission d’enquête gouvernementale sont donc interpellés aux fins d’informer les supporters et les proches des victimes sur les conclusions de l’enquête.
De toute façon, le drame ne doit pas être passé sous silence. Il faut que des responsabilités soient situées et que des sanctions soient infligées afin de crédibiliser l’organisation d’événements de masse au Bénin. Par ailleurs, toutes les victimes attendent des dédommagements, que ce soit les familles des morts ou les rescapés. Ce n’est pas le fait que ces derniers aient été entièrement pris en charge pour les soins, selon leurs propres dires, qu’on peut se permettre de passer un coup de chiffon sur les circonstances du drame.
Enfin, les commissions mises sur pied pêle-mêle sont attendues sur des propositions à formuler afin d’éviter à l’avenir de telles situations. En effet, elles comptent en leur sein des éminences grises capables de faire des apports. Un drame, fût-il d’une petite ampleur, concerne toujours toute la nation et les autorités ont le devoir de faire toute la lumière et rien que la lumière sur ses circonstances afin de situer les responsabilités.
Ange M’poli M’TOAMA