Gernot Rohr : « Même les Forces de l’ordre ont usé de violence, utilisant des matraques contre nous »

À propos de la rencontre
« Nous allons très bien, même si nous avons connu quelques difficultés après le match. Nous sommes rentrés à Cotonou après un voyage un peu compliqué. Avant la rencontre, tout s’était bien passé : nous avons voyagé avec une compagnie libyenne sans problème, l’entraînement s’est déroulé dans de bonnes conditions. Le match, quant à lui, a été intense. Nous avons obtenu un match nul (0-0) mérité. Nous avons réussi à créer du danger devant l’équipe adverse malgré la difficulté. Nous avions un groupe compliqué avec le Nigeria, le Rwanda et la Libye. Le fait de devoir jouer en Libye était inattendu. Nous pensions que, vu les incidents survenus lors du match Nigeria-Libye, la rencontre se jouerait sur un terrain neutre, comme cela avait été le cas pour nous à Abidjan. Mais finalement, nous avons dû faire face aux circonstances. Pendant le match, l’engagement physique de nos joueurs a été remarquable, mais l’arbitrage ne nous a pas facilité la tâche. Nous avons écopé de sept cartons jaunes.

Sur la stratégie avant le match
« Notre discours était clair : il ne fallait pas se contenter d’un 0-0. Nous voulions jouer pour gagner et marquer, mais les circonstances nous ont contraints au nul. J’ai une équipe rajeunie, mais nous avons dû faire face à des blessures importantes, notamment trois défenseurs sur quatre. Nous avons aligné Kiki, qui n’avait pas joué en club depuis plus d’un mois, et remplacé Olivier Verdon par un autre joueur. Malgré tout, notre défense a tenu le choc tout en pratiquant un jeu construit. Face au Nigeria, nous avons été rejoints au score par Oshimen à quelques minutes de la fin. Je connais bien cette équipe pour les avoir entraînés. Ils ont parfois tendance à lever le pied lorsqu’ils pensent leur qualification acquise. Cela peut donner à leurs adversaires l’occasion de créer la surprise, comme cela a été le cas avec le Rwanda. Nous avons heureusement battu le Rwanda 3-0 à domicile, ce qui a fait la différence. Bien que nous ayons perdu 2-1 au match retour, nous méritons pleinement notre deuxième place et notre qualification. »

Récit des agressions après le match
« Malheureusement, les complications sont survenues après la rencontre. Des incidents regrettables ont eu lieu, notamment des jets de bouteilles et une altercation où l’un de mes assistants a été poursuivi et menacé. Nous avons été enfermés dans les vestiaires pendant une heure et demie. Quand nous sommes enfin sortis, la situation a dégénéré. Même les Forces de l’ordre ont usé de violence, utilisant des matraques contre nous. Nous avons eu plusieurs blessés, parmi lesquels mon assistant, des agents de sécurité et quelques joueurs. C’était vraiment déplorable. »

L’intervention du gouvernement béninois
« Grâce à l’intervention du gouvernement béninois, que je tiens à remercier, un avion privé a été mis à notre disposition. Cela nous a évité de nous disperser en voyageant individuellement vers l’Europe ou d’autres destinations. Cependant, il nous a fallu attendre près de dix heures à l’aéroport pour obtenir l’autorisation de survoler le Mali et le Burkina Faso. Durant cette longue attente, les joueurs n’ont pas pu dormir. Nous sommes finalement rentrés à Cotonou exténués, mais nous avons désormais eu le temps de digérer cette mésaventure ».