Participation des Guépards aux éliminatoires du mondial 2026 : Les changements à opérer pour entretenir le rêve

Une première participation à un mondial. C’est le rêve de tous les béninois et d’une génération en quête de gloire. Mais pour atteindre cette cime, il faut changer de paradigme dans l’organisation de l’équipe nationale. Après plusieurs échecs, les changements s’imposent. Tout doit commencer par une bonne préparation des talents qui pullulent au niveau local. En ligne de mire, le championnat national qui pourra être une pépinière pour nourrir une bonne dynamique au sein de l’équipe nationale. Les performances des joueurs locaux sélectionnés par Gernot Rohr lors des dernières rencontres des Guépards ont prouvé qu’il y a de la ressource au niveau du championnat. Il y a donc nécessité d’améliorer la compétitivité de ce tournoi qui regroupe plusieurs équipes et des milliers de joueurs du nord au sud et de l’est à l’ouest. Il faut également créer une passerelle efficiente entre les centres de formation, les classes sportives et les clubs évoluant dans le championnat national car les bons résultats des jeunes scolaires au niveau international révèlent la qualité au sein de ces incubations. Il est donc temps que la dynamique enclenchée par le gouvernement dans le football puisse porter des fruits.

Renforcer la sélection !
L’effectif actuel des Guépards a montré ses limites. A ce titre, l’équipe a besoin d’un second niveau de renouvellement après une première révolution entamée par le nouveau staff. Gernot Rohr doit aller plus loin en libérant les joueurs non compétitifs. Ce sont pour la plupart des cadres sans clubs ou abonnés au banc de touche. Il n’est plus question d’appeler en sélection des joueurs de ce niveau et espérer faire un résultat positif face au Nigéria et à l’Afrique du Sud. Mieux, le sélectionneur doit éditer des critères de sélection sur la base du niveau du championnat ou du club et du temps de jeu des joueurs pour être convoqués. C’est pourquoi, il faut briser le mythe de l’indéboulonnable dans l’effectif et miser sur la discipline et la cohésion de l’équipe. Après avoir libéré les joueurs non actifs de la sélection, Gernot Rohr est appelé à renforcer l’équipe par des professionnels opérationnels et des jeunes sortis du championnat national. Par ailleurs, le staff technique doit être également renforcé. En effet, pour une équipe performante, il faut un staff répondant au standing international. Ainsi, l’encadrement doit être renforcé par une équipe de décryptage des matchs, des superviseurs des matchs des adversaires, des psychologues et assistants plus compétents.

Multiplier les stages de préparation et les matchs amicaux
Le Bénin a l’habitude d’entamer ses campagnes de qualification sans préparation. Là également, il faut changer d’habitude et commencer au plus tôt les regroupements des joueurs. Si les professionnels seront occupés dans leurs différents clubs employeurs, la Direction Technique Nationale doit travailler à identifier les talents au niveau local et les mettre à la disposition de l’encadrement technique qui va démarrer les pré-stages avec ces joueurs. Ensuite, le Bénin ne doit plus rester en marge des journées FIFA sans disputer le moindre match. La multiplication des matchs amicaux va sans doute aider à expérimenter des schémas tactiques, essayer des joueurs, identifier les faiblesses de l’équipe et corriger les imperfections.

Le défi de briser le signe indien
Mais le temps pourrait encore jouer contre les Guépards si rien n’est entrepris au plus tôt. En effet, à moins de trois ans du coup d’envoi, le Bénin n’est pas la nation la plus en vue pour une qualification. Pire, l’équipe nationale est logée dans un groupe C très relevé composé de deux mondialistes. En l’occurrence, le Nigéria avec 6 participations et l’Afrique du Sud qui en compte 3, accompagnés du Zimbabwe. Le Bénin face à ces grosses écuries est pour le moment loin du compte. En effet, il présente des contre-performances dans les confrontations avec les Super Eagles et les Bafana Bafana. De mémoire, la sélection séniore du Bénin n’a jamais battu aucune de ces deux équipes. Au regard de ces différentes données historiques et statistiques, les Guépards font office d’outsiders. Alarmistes certes, ces statistiques ont le mérite d’éveiller les consciences et de réveiller les différents acteurs à tous les niveaux d’influence depuis les hautes autorités jusqu’aux joueurs, principaux concernés. Il est nécessaire d’anticiper si l’objectif d’une participation à la coupe du monde n’est pas illusoire. Faut-il le rappeler, le sélectionneur Gernot Rohr a clamé à maintes reprises qu’il est recruté pour conduire le Bénin au mondial 2026.
Ange M’poli M’TOAMA