La mayonnaise peine à prendre depuis le ménage effectué au sein de l’équipe nationale. D’Ecureuils à Guépards, les résultats sont pareils. Les Fauves béninois n’arrivent pas à feuler et ne font peur à aucune équipe quel que soit son niveau. En effet, depuis ces différents changements, le Bénin souffre de performance. Ni le nom ronflant ‘‘Guépards’’, ni le super héros Gernot Rohr n’ont apporté de plus-value à l’équipe pour l’instant. La réalité des faits fonde malheureusement cette perception car les chiffres parlent plus fort. En 6 matchs, les Guépards n’ont enregistré aucune victoire sur le terrain et comptent 2 défaites et 4 nuls. Il s’agit là de performances désastreuses qui n’augurent aucun espoir pour l’avenir. Et pourtant, le rêve caressé est une qualification historique à la coupe du monde de 2026. A l’étape actuelle, l’on est loin du compte au regard non seulement des résultats produits mais surtout du contenu de jeu proposé par l’équipe.
Un effectif en manque de niveau
Si les résultats des Guépards ne suivent pas la révolution entamée, c’est en partie à cause du niveau des joueurs qui composent l’effectif. En effet, très peu évoluent dans de grands clubs et dans des championnats huppés. Ils sont seulement deux joueurs présents dans l’un des 5 grands championnats européens à savoir Steve Mounié sociétaire de Brest et Tosin Ayegun arrivé à Lorient cette saison. Cependant les deux attaquants béninois ne sont pas des titulaires dans leurs clubs respectifs. Pendant ce temps, les autres de l’effectif évoluent soit en division inférieure du championnat français, soit dans des championnats moins classés. C’est de cet effectif qu’a
hérité Gernot Rohr à son arrivée à la tête de l’équipe, un effectif sans grand niveau dans tous les compartiments. Dans les buts, Saturnin Allagbé n’assure plus mais reste sans concurrence. Les doublures Dandjinou et Obassa ne font pas le poids. En défense, c’est le rodage depuis le départ de Khaled Adénon. L’automatisme entre Olivier Verdon et Cédric Hountondji est encore du compte. Ce duo a été très éprouvé lors de la défaite (3-2) face au Mozambique en match de la dernière journée de la qualification à la CAN 2023. Les deux côtés de la défense sont toujours une faiblesse pour l’équipe. De plus, le milieu de terrain est en grande souffrance. Depuis son éclat face à l’Algérie en éliminatoire de la CAN 2019, Sessi d’Almeida n’a jamais pu convaincre dans cet entrejeu pour faire oublier Jordan Adéoti qui malgré les critiques faisaient beaucoup mieux. Enfin, l’attaque n’est pas mieux lotie malgré la ribambelle découverte il y a peu. Steve Mounié, Tosin Ayegun et Andreas Hountondji ne sont pas prolifiques. Avec cet effectif moins garni, le technicien français ne pourra sans doute faire de miracle dans un avenir proche.
Le regard tourné vers l’avenir
Gernot Rohr doit commencer à aiguiser les crocs de ses Guépards. Son objectif, il n’a cessé de le clamer, il est à long terme, celui de qualifier le Bénin à la prochaine coupe du monde dans moins de 3ans. Dans cette perspective, il a renouvelé et rajeuni l’effectif dont la moyenne d’âge est passé de 27 à 23 ans avec la mise à l’écart de plusieurs vieux os et la sélection de jeunes pépites surtout tirées du championnat national. C’est ainsi que le public béninois a découvert des jeunes tels que Rachid Moumini, Sankamao, Imourane Hassane, Dodo Doku et bien d’autres. Il reste la difficile équation de former une équipe avec une philosophie basée sur le style de jeu de chaque joueur en présence. C’est à ce prix que Gernot Rohr pourrait réussir à rendre son équipe compétitive sans stars à l’image de la Zambie vainqueur de la CAN en 2012, de l’Angola et du Togo qui se sont qualifiés à la Coupe du Monde 2006.
Ange M’poli M’TOAMA
- 6 septembre 2024
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