En vérité : Covid-19 : second cas au Bénin

Isac A. YAÏ, Moïse DOSSOUMOU 18 mars 2020

Ce virus a supplanté l’actualité nationale. Sa récente introduction sur le territoire national a décuplé l’intérêt que l’opinion n’a cessé de nourrir depuis son apparition en Chine en décembre dernier. Partout, les Béninois sont sur le qui-vive. Partagés entre la crainte et la curiosité, ils espèrent ne jamais faire les frais de cette affection virale qui a déjà occasionné, en seulement trois mois, des milliers de morts à travers le monde. La sérénité des uns en contradiction avec l’affolement des autres rend compte de l’état d’âme des citoyens, embarqués malgré eux, dans une affaire venue de loin et qui, malheureusement hante leur quotidien. Les plus grandes nations de la planète, frappées en plein cœur, se débattent pour se tirer d’affaire. S’il faut espérer que toute cette agitation se conjugue au passé dans des délais raisonnables, les conséquences par contre seront lourdes sur tous les plans. Déjà, les pertes en vies humaines sont irréversibles.
Même si la mort fait partie de la vie, personne ne souhaite que l’humanité se dépeuple aussi brutalement de ses ressources. C’est d’ailleurs pour éviter des catastrophes sanitaires du genre que la science ne cesse de réaliser de gros progrès. Force est de constater qu’ils n’ont pas suffi pour réduire le coronavirus à sa plus simple expression. Certes, la Chine d’où tout est parti, a réussi le miracle de se libérer de la peur pour ainsi dire vaincre la fatalité. Qu’en sera-t-il des autres pays qui ne disposent pas nécessairement des moyens, de la méthode et surtout de la grande discipline du peuple chinois ? Lentement mais sûrement, les grandes puissances dont l’Italie, durement frappée, essaient de reprendre le dessus. Mais ce n’est pas une mince affaire. S’il est relativement facile de se prémunir contre ce mal en adoptant les règles élémentaires d’hygiène et de sécurité, il est par contre difficile de circonscrire rapidement l’épidémie, dès qu’elle se déclenche.
C’est ce qui a motivé la tenue hier 17 mars du Conseil extraordinaire des ministres. Cette session spéciale, qui se tient habituellement les mercredis, était revêtue du sceau de la gravité, puisqu’elle est intervenue au lendemain de la confirmation du premier cas enregistré par le Bénin. Entouré de ses principaux collaborateurs, Patrice Talon a mis le pied à l’étrier. Comme c’est la mode actuellement un peu partout dans le monde, une batterie de mesures a été prise par le gouvernement. Similaires à celles déjà adoptées par d’autres Etats, ces dispositions visent à prémunir le plus grand nombre contre cette pandémie. Le but est d’éviter que plusieurs personnes se croisent, se touchent et répandent sans le vouloir la maladie. Sans forcément rester cloîtré chez soi, si chacun fait l’effort de respecter les prescriptions édictées, le Bénin, l’Afrique et le monde s’en porteront mieux.
Le Bénin vient donc de déclarer la guerre au coronavirus. Surtout qu’au premier cas qui a suscité l’émoi, s’est ajouté un second. Cette fois-ci, il s’agit d’une allemande. La liste s’allonge. Il faut espérer qu’elle ne prenne des proportions dangereuses comme c’est le cas en Italie. La vigilance doit être davantage de mise. Il est de l’intérêt de tous de ne pas violer les décisions issues du conclave gouvernemental. Quelle que soit la bonne volonté des gouvernants, si les populations elles-mêmes ne font pas montre d’un minimum de conscience et de discipline, le mal va sévir dangereusement déjà que la fragilité de notre système sanitaire est un handicap majeur. Rester lucide tout en faisant preuve de grande prudence, telle doit être la posture de chacun et de tous. La menace est grande et se fait terrifiante. Redoublons de vigilance !



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