Manque à gagner enregistré dans la production cotonnière 2013-2014 : Corriger les imperfections de la campagne passée ou continuer de perdre des milliards

Angelo DOSSOUMOU, Isac A. YAÏ 16 juillet 2014

C’est un secret de polichinelle. Les conditions de déroulement de la campagne cotonnière 2013-2014 n’ont pas été des meilleures. Des imperfections dans cette campagne ont engendré une quantité importante de graines pourries et des fibres coton de mauvaise qualité. Ceci, du fait de la non mise à l’abri et donc de l’exposition aux intempéries du coton ou du non convoyage à temps, dans les usines d’égrenage, de toute la production cotonnière. L’or blanc ainsi mouillé conduit inexorablement à la dépréciation de la qualité des fibres et des graines sur le marché. Pourtant, le résultat aurait pu être autre. En effet, si les dirigeants s’étaient abstenus des polémiques inutiles et que toutes les usines d’égrenage, à l’instar de Shb, Uca pour ne citer que celles-là avaient été pour les unes, associées et pour les autres, mises à contribution à temps, on n’en serait pas à pleurer sur le lait renversé. Car, à moins de choisir de se mentir, le Bénin aurait pu tirer meilleur profit de la production cotonnière estimée à 307 355 tonnes. Et ce ne sont pas les spécialistes qui, d’ailleurs, déplorent également les surcoûts de la gestion de la campagne tels que la mobilisation des militaires, l’intéressement des transporteurs, l’acquisition des bâches et des silos de stockage, qui diront le contraire. En attendant des chiffres précis pour évaluer la perte enregistrée par le Bénin du fait des dysfonctionnements dans l’organisation de la campagne, il faut déjà que les dirigeants cessent de faire la langue de bois et de continuer dans le jusqu’au-boutisme. Car, si tout avait été fait de façon rationnelle, c’est tout le Bénin qui sortirait grandi de la dernière campagne cotonnière. Mais, il n’est jamais trop tard pour reconnaître ses erreurs et du coup, corriger le tir pour mieux faire. Et dans cette droite ligne, les Béninois attendent de voir si pour la prochaine campagne, le pardon à Talon se traduirait dans les faits. En effet, l’ombre du richissime homme d’affaires béninois a beaucoup plané sur la campagne passée et pour certains, l’écartement tacite de ses usines d’égrenage en est pour beaucoup dans les dysfonctionnements enregistrés. En tout cas, il est souhaitable que la campagne cotonnière 2014-2015 ne connaisse pas les mêmes désagréments. Autrement, c’est le budget national qui ne s’en porterait pas mieux et les Béninois ont de bonnes raisons d’espérer qu’il n’en soit plus ainsi.



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