En toute sincérité : Sodeco, l’ultime solution !

François MENSAH 25 novembre 2013

Il n’est point utile de rappeler à l’opinion publique nationale et internationale que le dossier Sodeco défraie la chronique. Et au fur et à mesure que l’on avance dans cet inédit dossier, il apparaît que cette affaire aux contours multiples et multiformes est compliquée. Le chroniqueur ajoute pour sa part que l’affaire est très compliquée, voire extrêmement compliquée. Le dossier à polémique implique d’ailleurs de nombreux acteurs. Et s’il n’y a pas de tact dans sa gestion, cette affaire risque purement et simplement de se transformer en un tsunami aux conséquences inimaginables. Tenez, des institutions bancaires primaires se sont impliquées dans cette aventure qui a uni, en son temps, l’Etat et son partenaire privé. La survie de ces banques peut hélas dépendre désormais du dénouement ou non de cette crise. En effet, les 17,5 % qui font l’objet d’une discorde terrible entre l’Exécutif béninois et la Société commune de participation (Scp) ne sont plus libres. Des actes nantis couvrent aujourd’hui près de 40 milliards de francs Cfa auprès de certaines banques primaires. C’est dire alors que les effets néfastes de ce conflit vont s’étendre naturellement aux institutions financières qui opèrent au Bénin et partout, l’économie nationale va en prendre un coup. L’Etat béninois pourrait en effet subir les affres de cette situation si une gestion rationnelle n’est pas d’actualité autour de ce dossier. Toutefois, une démarche est à saluer. Celle des égreneurs. Les représentants des usines d’égrenage ont en effet, sollicité une certaine concertation avec le gouvernement béninois en rendant public un communiqué assez clair et précis sur les réelles intentions de ses signataires. Il y a donc une volonté affichée de trouver une issue paisible et favorable à cette tension de la part des égreneurs. Le sens du sacrifice, l’amour de la patrie et l’envie de sauvegarder l’intérêt commun n’ont pas déserté le forum. Comme le dirait l’adage, aux grands maux, les grands remèdes. Les égreneurs l’ont compris en optant pour le dialogue. Mais leur main tendue tarde à trouver un interlocuteur disponible à entretenir la même conversation et à développer les mêmes convictions. En toute sincérité, l’or blanc n’a pas besoin de tension et de contradiction au Bénin. La République se doit d’œuvrer pour l’amélioration de la production du coton dont les atouts et l’impact sur le développement de la Nation ne sont plus à démontrer. Les deux parties gagneraient à retourner à la table de négociation afin de trouver les stratégies idoines pouvant sauver la campagne cotonnière en cours et les usines d’égrenage. Il ne faudrait justement pas occulter que l’égrenage du coton est de très près assimilable à un traitement que tout époux devrait réserver à sa moitié. En d’autres termes, cette tâche extrêmement complexe ne saurait être confiée à n’importe quel quidam sans expérience dans le domaine et sans amour ou passion pour la filière coton. Par ailleurs, il serait difficile d’égrener l’or blanc en ayant la pression d’un homme armé ou d’un corps habillé dans son dos. Suivez mon regard et vous comprendrez. La qualité du coton pourrait prendre un coup puisque lorsque la motivation est biaisée, le travail est bien entendu mal abattu. Le Bénin a également pris des engagements sur le marché international pour livrer le coton dans quelques jours, c’est-à-dire au mois de décembre. Il est donc temps que les gouvernants béninois cessent de jouer avec le diable. Ici et maintenant, le dialogue serait plus salutaire et recommandable que le forcing étatique. Comme on le dit si bien, un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. Les égreneurs ont déjà joué leur partition. A l’Etat de saisir la main tendue qui se balade, pendant qu’il est encore temps. Dans pareil contexte, tout passage en force serait malvenu.



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