‘’Akiza Atrandjeko Ekposin Komada’’ sur la cérémonie annuelle du Thron Kpéto II « Ce rituel s’inscrit dans le cadre d’une succession de trône »

La rédaction 19 juillet 2018

De son vrai nom Abel Atikli alias Bokonon ‘’Akiza Atrandjeko Ekposin Komadan’’ est un guérisseur traditionnel, adepte du Thron Kpéto II, grand prêtre exorciste, habitant au quartier Atadjègbo de l’arrondissement d’Akassato dans la commune d’Abomey-Calavi. Ce grand dignitaire et gardien de la tradition, très connu des Béninois pour son efficacité dans le traitement de diverses maladies qui échappent à la médecine moderne, à conjurer les mauvais sorts ou encore, délivrer des âmes des liens diaboliques. Dans cet entretien, il s’ouvre à l’opinion publique, et saisit l’occasion pour annoncer la cérémonie annuelle du Thron Kpéto II, qui démarre dès la semaine prochaine. En prélude à ce grand évènement, il sollicite l’appui des autorités administratives et locales, notamment du Président de la République.

Pourquoi le nom ‘’Akiza Atrandjeko Ekposin Komadan’’ ?
Vous savez que le balai, c’est un ustensile de nettoyage des sols. Il sert à nettoyer un endroit impropre, sale où l’homme ne peut rester. C’est uniquement le balai qui le rend propre. Voilà alors le rôle du balai. Mais, avec mon balai, je nettoie tout ce qui est sale dans ton corps. Je m’appelle aussi Atrandjèko qui signifie ‘’consulter l’oracle’’ ou ‘’faire les sacrifices Atran’’. Si jamais tu dois faire des sacrifices, c’est moi qui les fais. Et quand j’implore le créateur avec son soutien et les anciens guérisseurs traditionnels avec quelques incantations, le sacrifice a toujours d’effet sur votre vie et l’intéressé trouve satisfaction.

On entend souvent parler de vous en tant qu’émérite guérisseur traditionnel.
Par la grâce et la force de Dieu, les gens viennent nombreux pour trouver solution à leurs problèmes. Il y a un adage qui dit que le fétiche qui fait du bien n’a jamais d’herbe devant sa devanture. Je ne vais pas sur une chaine de radio pour faire de la communication. Une fois satisfait, il m’amène des personnes qui se trouvent dans la même situation qu’eux. C’est ainsi que je fonctionne. De la même manière, les gens viennent nombreux consulter l’oracle chez moi. Et par la grâce de Dieu, ils trouvent satisfaction à leurs différents problèmes. A dire vrai, je guéris plusieurs maladies qui ne relèvent pas du naturel. Je guéris l’envoûtement et les blocages de toutes sortes.

Parlez-nous un peu de votre véritable identité ?
Celui qui dit que je suis du Togo n’a pas tort ; pareil pour celui qui dit que je suis Adja parce que c’est à travers ce qu’on te voit faire qu’on t’attribue un nom. Quand on te voit par exemple en train de réaliser un tam-tam, on t’appellera le réalisateur, ou quand on te voit jouer, on t’attribue le nom tamtameur. Donc, nous sommes nés dans la région Adja. Sinon, nous sommes originaires d’Atakpamé au Togo. Et puisque tous les parents sont nés dans le Couffo, nous sommes devenus Adja. Moi, j’ai quitté mes parents pour habiter Calavi pour l’œuvre de Dieu et des ancêtres. Prospère Attigli Alias Sofomin Onhon est le nom de mon père, c’est lui qui a initié le vodoun dans la Vons de la clinique ‘’Les glaces’’. Il a reçu le vodoun de Akpayon, Thron Kpéto II, kodjokouman. Il a pratiqué le vodoun pendant longtemps et finalement il a tiré sa révérence. C’est à nous les enfants de continuer son œuvre. C’est ainsi que nous en prenons soin. Il y a des rituels annuels en vue et nous sommes en réflexion. Ces rituels sont prévus pour les 4 et 5 août prochains. Néanmoins, on a démarré déjà les préparatifs cette semaine.

Pour ce rituel annuel que vous voulez organiser, quelles sont les différentes activités prévues ?
D’abord, ce rituel annuel que nous voulons organiser s’inscrit dans le cadre d’une succession de trône. Si quelqu’un avait régné, et qu’il n’est plus, on procède à sa succession. Notre père ne vit plus, mais le vodoun a choisi notre petit frère pour être son successeur. Ce frère en question est très jeune, mais c’est le vodoun qui l’a choisi. Dans ce cas, on ne peut aucunement riposter. Nous, ses grands frères, ne pouvons que l’accompagner. Le mercredi prochain marque le début de la cérémonie du rituel annuel ; on fera sortir les « bissi » du couvent ce mercredi. Le jeudi, les So fô et les kpomingan iront à Sôgbossi. Les So Fô sont les « Hounnons », les kpomingans sont les proches du « hounnon ». C’est ce qu’on appelle Kpomingan dans notre divinité « Thron ». Le vendredi, on ira à Zogbonou pour le rituel des Kokoussi. Le samedi, ce sera le grand évènement. Du samedi nuit au dimanche matin, on va immoler des bœufs pour le vodoun et le rituel proprement dit va démarrer. Après les actions de charité dénommées « Saara », on va faire les prières musulmanes, étant donné que ce sont des bœufs musulmans. Donc, toutes les cérémonies qu’on fait d’habitude dans la congrégation musulmane se feront ce dimanche-là. C’est du lourd, les grands Alpha musulmans viennent prier pour la cérémonie. C’est après tout cela qu’on commencera par tuer les bœufs et les moutons pour le rituel.

Avez-vous un message à l’endroit des autorités ?
On invite le Chef de l’Etat pour qu’il vienne nous soutenir. Le plus grand Hounnon de notre divinité « Thron » invite tous les Hounnons, quelles que soient leurs divinités, pour ce grand événement.



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