Affaires présumée tentative d'empoisonnement du chef de l'Etat et coup d'etat : La valse des déclarations suite aux ordonnances de non-lieu rendues par le juge d'instruction Angelo Houssou

La rédaction 21 mai 2013

L’homme a été identifié alors qu’il s’apprêtait à entrer au Nigeria. Selon la police béninoise, le magistrat avait emporté avec lui trois grandes valises, deux sacs et il venait d’obtenir un visa de 3 ans pour les Etats Unis. Etrange, selon la police qui l’a ramené à son domicile de Cotonou. Mais pour l’heure, elle affirme qu’il s’agit uniquement d’assurer la sécurité d’Angelo Houssou. Ce qui est sûr, c’est que les deux ordonnances de non-lieu du magistrat ont provoqué un coup de théâtre. Le juge a estimé que sans passage à l’acte, il n’y avait pas d’infraction de tentative d’assassinat. Une décision « incroyable » pour la défense de l’Etat béninois qui a immédiatement fait appel. « Ce n’est pas parce qu’on empêche quelqu’un de tuer que ce quelqu’un n’est pas coupable, c’est du bon sens » s’insurge Me Feitussi, l’un des avocats français de Thomas Boni Yayi. De leur coté, les avocats de Patrice Talon parlent d’un acte courageux du juge d’instruction. « Le dossier est tombé de lui même », conclut Me Joseph Djogbénou.

Le juge d’instruction Angelo Houssou dit « craindre pour sa vie »

Le juge d’instruction Angelo Houssou, le magistrat qui a ordonné vendredi des non-lieux pour l’homme d’affaires Patrice Talon et ses présumés complices dans la tentative d’empoisonnement du président Boni Yayi, dit « craindre pour sa vie ». La défense du chef de l’Etat a immédiatement fait appel.

Vendredi 17 mai, le juge Angelo Houssou a été intercepté par la police à la frontière avec le Nigeria. Selon le directeur général adjoint de la police béninoise, le magistrat a été ramené à son domicile et bénéficie « de mesures de protection, pour garantir sa sécurité ». Mais le juge Angelo Houssou, lui, se dit « en situation d’assignation à résidence ».

« Ma vie est vraiment en danger »

« Je vis très difficilement, car ma famille et moi sommes envahis de militaires et de policiers : ils vont et viennent partout sous le prétexte de la sécurité. Hier je voulais sortir, ils m’ont empêché de sortir disant qu’il faut d’abord que je reçoive l’autorisation expresse du chef de la police nationale et du chef d’état-major général des armées. Donc je ne sais pas dans quelle situation je suis, est-ce une assignation à résidence ? (…) Ou est-ce que je suis incarcéré ? Je ne sais pas (…). J’ai effectivement un visa d’accès aux Etats-Unis de 3 ans. Je l’avais déjà sollicitée en septembre 2012. Ça n’a rien à voir avec tout ça. Ça relève de ma vie privée…. Ma vie est vraiment en danger ».

Dègla réagit : « Il ne s’agit pas d’une assignation à domicile »

Hier sur les plateaux de la télévision nationale, le ministre de l’intérieur, Benoît Dègla assure que : « ces mesures de sécurité n’ont rien à voir avec le « non lieu » ordonné par le juge dans cette affaire. Il ne s’agit pas d’une assignation à domicile. Il a toujours eu à son domicile des agents pour assurer sa sécurité pour que rien ne lui advienne. La présence des forces de l’ordre dans son domicile n’est donc pas nouvelle. Le juge en avait fait la demande. Ce qui a été fait a été fait pour sa sécurité et pour préserver la paix sociale. Le juge Houssou est libre de ses mouvements. Il était reconduit à Cotonou pour sa sécurité étant donné les risques dans la région. ».

Déclaration de Presse de la Police Nationale

En début d’après midi du vendredi 17 mai 2013, différentes informations parvenues à Monsieur le Directeur Général de la Police Nationale, ont suscité un regain d’inquiétude au sujet de la sécurité de la personne de Monsieur HOUSSOU Djidjoho Angelo, juge au sixième Cabinet d’Instruction du Tribunal de première instance de première classe de Cotonou.

Il ressort notamment de ces différentes informations que le Magistrat était devenu introuvable malgré les précautions prises par le gouvernement pour le sécuriser en recourant au service des forces armées béninoises.

A vingt deux heures trente minutes, le magistrat HOUSSOU Djidjoho Angelo, a été retrouvé en compagnie des nommés HOUESSINON Nazaire et SALAMI Kassirath Modjissiola Lai au poste frontalier de Sèmè-Kraké, voyageant en direction du Nigéria à bord du véhicule Lexus immatriculé IPZ 3935 RB. En effet, Monsieur HOUSSOU Djidjoho Angelo en toute quiétude s’apprêtait à remplir les formatés policières de visa de sortie de son passeport avant d’être identifié par les fonctionnaires de Police. Ces formalités lui ont alors été refusées.

La lecture de son passeport, permet de savoir que le Magistrat bénéficie d’un visa d’entrée aux Etats-Unis pour une durée de trois (03) ans à lui délivré le 15 mai 2013.

Par ailleurs, le Magistrat était porteur de trois grandes valises et de deux sacs à main dont le contenu peut laisser penser qu’il a décidé de quitter le Bénin pour s’installer aux Etats-Unis alors qu’il a prétexté aller en week-end à Lagos où son intégrité physique n’est garantie.

La Police Nationale, tient à rassurer le peuple béninois sur le bien fondé de ces précautions qui n’ont d’autres raisons d’être que la sécurité de cette autorité judiciaire qui, curieusement, a choisi de voyager par temps de nuit vers Lagos par voie terrestre en dépit de la situation d’insécurité dans la sous région.

Il est à préciser que le Magistrat HOUSSOU Djidjoho Angelo est ramené à son domicile où sa sécurité sera particulièrement renforcée.

Je vous remercie.

Cotonou, le 18 mai 2013

La Direction Générale de la Police Nationale



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