An 2 de gouvernance dans le secteur de l’éducation : Une série d’actions à l’actif du gouvernement du Nouveau Départ

Isac A. YAÏ 6 avril 2018

6 avril 2016- 6 avril 2018. Cela fait deux ans que Patrice Talon a pris officiellement les rênes du pays. En 24 mois, le gouvernement de la rupture a fait ses preuves dans beaucoup de secteurs, notamment dans le domaine de l’éducation. Des décisions fortes ont été prises de même que des réformes ont été engagées dans ce secteur. Déjà, dans la composition de son gouvernement, le Président Patrice Talon a respecté le principe de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. A cet effet, les ministres des trois ordres de l’enseignement ont tous été nommés dans leurs secteurs respectifs. Cela a permis au Chef de l’Etat de prendre rapidement connaissance des difficultés que traverse l’école béninoise tant à la maternelle et au primaire, qu’au secondaire et au supérieur. Après trois mois de gouvernance, le gouvernement s’est attaqué à l’un des plus gros morceaux, la redéfinition de la carte universitaire qui a fait l’objet de tant de remous.

Définition d’une nouvelle carte universitaire
L’une des réformes engagées par le gouvernement de la rupture, c’est la redéfinition de la carte universitaire. Ainsi, à la faveur du conseil des ministres du mercredi 27 juillet 2016, il a été décidé de la création de deux universités publiques, en dehors de celles existantes qui sont des universités pluri-thématiques. Il s’agit de l’Université d’Abomey-Calavi, l’Université de Parakou, l’Université d’Agriculture de Porto-Novo et l’Université des Sciences technologiques, ingénierie et Mathématiques d’Abomey. Les deux dernières sont dites des universités thématiques.
Ainsi, les 22 centres universitaires que compte le pays ont été réorganisés et regroupés autour de ces quatre grandes universités. Les universités de Kétou, de Lokossa et de Natitingou vont devoir disparaître les années à venir. Faut-il le rappeler, la création de ces nouvelles universités a fait l’objet de polémique dans le rang de l’intersyndicale des universités nationales du Bénin.

Retour des enseignants bureaucrates à la craie
Dans le but de remédier à la pénurie d’enseignants dans les établissements secondaires, le Gouvernement a décidé du retour des enseignants bureaucrates à la craie. Cette décision se justifie par les contre-performances enregistrées aux examens nationaux. Cette mesure a été saluée par les acteurs eux-mêmes.

Interdiction des mouvements d’étudiants
Le gouvernement de la rupture a jugé bon d’enlever un os qui se logeait dans sa gorge à un moment donné. Quelques jours après une marche des étudiants en direction du domicile du Président de la République, Patrice Talon et ses collaborateurs, en conseil des ministres du mercredi 05 octobre 2016, ont interdit d’activités toutes les associations d’étudiants dans toutes les universités publiques du Bénin. Raison évoquée, la recrudescence des faits de violence et de vandalisme et troubles à l’ordre public. Cette décision n’a pas été la bienvenue dans le rang des étudiants ainsi qu’au niveau des confédérations et centrales syndicales. Ceux-ci ont condamné avec la dernière rigueur cette décision « anticonstitutionnelle ».

Exclusion des élèves redoublants
L’autre décision prise par le gouvernement de Patrice Talon, c’est l’exclusion des apprenants qui ont redoublé deux fois au moins la même classe. Ainsi, les établissements scolaires ont procédé à l’exclusion de tous les redoublants. Ce raz de marée fait suite à une décision ministérielle dont les textes existaient depuis plusieurs années. Face à la situation, élèves et parents ne savent plus à quel saint se vouer. Ils dénoncent le caractère trop brusque de l’application de ladite décision, surtout en cette période où les poches sont vides. A ce sujet, les avis sont partagés. Pour certains, cette décision existait depuis et il ne serait pas bon de cautionner la médiocrité. Mais pour d’autres, les apprenants écartés du système éducatif constituent une bombe à retardement pour la société, si l’Etat ne met en place aucun mécanisme pour les récupérer. Cet acte, selon d’autres encore est en conflit avec le droit à l’éducation.

Organisation des examens nationaux en Licence et Master
Entre autres actions, le Gouvernement a déclaré la guerre aux établissements privés d’enseignement supérieur. Selon la ministre Odile Attanasso, les diplômes de Licence et de Master délivrés dans les établissements privés d’enseignement supérieur (Epes) ne seront plus co-signés par l’Etat. Pour elle, pour obtenir la Licence ou le Master, l’étudiant devra passer avec succès un examen national. Le critère principal pour passer l’examen est l’obtention préalable de l’attestation de Licence ou de master que les Epes sont désormais appelés à délivrer à leurs apprenants qui ont pu réunir le nombre de crédits horaires nécessaires. Sans cette attestation, l’étudiant ne pourra pas passer l’examen national en vue de l’obtention de son diplôme.

Bepc et moyenne de classe obligatoires
Les candidats au Bepc doivent désormais retrousser les manches et batailler dur. Non seulement ils doivent obtenir le diplôme qui sanctionne la fin du 1er cycle, mais aussi ils devront totaliser une moyenne supérieure ou égale à 10 pour passer en classe supérieure. Cette mesure, bien que salutaire, a suscité des réactions tant dans le rang des élèves que des enseignants et des parents d’élèves.

Recrutement d’enseignants
L’une des actions concrètes du gouvernement, c’est le recrutement de 7033 enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire. A en croire les acteurs, ce concours de recrutement a été organisé dans la plus grande transparence. Et déjà, les nouvelles recrues ont été déployées sur toute l’étendue du territoire national.
En dehors des actions développées plus haut, on peut également citer l’éclatement de la Faculté des lettres arts et sciences humaines (Flash) en Faculté des lettres, langues, arts et communication et Faculté des Sciences humaines et sociales (Fashs), le Paiement des frais de dossiers du Baccalauréat par voie bancaire, la subvention des établissements scolaires et autres.

Cantines scolaires, le grand coup !
Depuis la rentrée scolaire 2017-2018, le Gouvernement du Nouveau Départ, face à l’échec scolaire et à la déscolarisation dus à la faim et à la malnutrition, met en œuvre le programme de relance des cantines scolaires. D’un montant de 24 milliards de Fcfa sur 4 ans, ce programme va permettre de soulager les apprenants issus des familles démunies. Il s’agit en réalité d’un programme national qui va impacter 351.109 écoliers à travers 1574 écoles. Il impliquera la mise à disposition de la somme de 3,4 milliards de Fcfa représentant la moitié du montant total nécessaire pour faire tourner les cantines pendant toute l’année scolaire. Le calendrier prévoit le versement de la seconde moitié en janvier 2018. Ce programme qui sera exécuté sur quatre ans, sera une bouffée d’oxygène pour les parents d’élèves, car selon les informations, il va durer 4 ans et coûtera à l’Etat 27,2 milliards de Fcfa. « A ce jour, plus de 110.000 écoliers sont bénéficiaires de l’assistance du Pam dans 620 écoles au niveau de 19 Communes du Bénin. La mise en œuvre du Programme national de l’alimentation scolaire intégré (Pnasi) depuis la rentrée scolaire 2017-2018 dénote de l’intérêt du gouvernement du Bénin à soutenir l’alimentation scolaire… », a dit le ministre des enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou. Il poursuit : « …Avec les cantines scolaires, le gouvernement renforce son action de formation en faisant des écoliers des patriotes. En investissant dans le repas scolaire, le gouvernement évite aux enfants des maladies liées à la malnutrition… ». L’incidence financière des cantines scolaires gouvernementales imputable au budget national est évaluée par rapport aux besoins en rations du nombre d’enfants à nourrir dans les écoles et passe de 1 milliard à 7 milliards par an. Ceci, pour garantir une meilleure rétention des enfants à l’école et un enseignement de qualité. « Le gouvernement s’engage à passer du taux de couverture de 30% à 51% d’ici 2021 », a-t-il précisé.

Nouveau mode de recrutement des enseignants vacataires
Pour le compte de l’année scolaire 2017-2018, le Gouvernement a décidé de procéder autrement au recrutement des enseignants vacataires. Environ 15 000 enseignants vacataires ont été recrutés selon des critères bien définis. Pour l’enseignement secondaire général, les enseignants vacataires doivent être titulaires du Capes, du Capaeps, du Capeps, du Bapes, des diplômes des disciplines d’enseignement (Master professionnel, master SI/S2, licence professionnelle, maîtrise, licence). Pour l’Enseignement technique et de la formation professionnelle, ils doivent être titulaires du Capet, du Capes, du Capeps, du Capaeps, du Bapet, du BAPES et des diplômes des spécialités (Master, ingénieur, licence, maîtrise, Dets, Dit, Bts). Cette nouvelle approche participe à l’amélioration de la qualité de l’enseignement au Bénin.

Uac : maîtriser le flux des nouveaux étudiants
L’Université d’Abomey-Calavi (Uac) recrute désormais ses étudiants après une étude des dossiers des nouveaux bacheliers (avec comme critères de sélection les notes obtenues au bac). C’est la trouvaille des autorités rectorales pour maîtriser le flux des nouveaux étudiants dans les facultés de cette université qui accueille plus que sa capacité réelle. Outre cela, le gouvernement a également revu les conditions d’obtention des allocations universitaires.



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