Me Paul Kato Atita se dit serein après le non-lieu et invite au calme

La rédaction 21 mai 2013

Me Paul Kato Atita veut toujours y croire

« ... Je dois dire très honnêtement que je ne croyais pas à cette décision. Je ne croyais pas à l’information que j’ai reçue ici dans mon bureau, mais il fallait que je puisse me déplacer et prendre connaissance de l’avis et de l’ordonnance dans sa totalité, ce que j’ai fait. Je peux vous dire qu’à l’instant où je suis en entretien avec vous, appel est relevé de cette ordonnance du juge d’instruction aussi bien par le Procureur de la République que par moi-même. La première chose, c’est qu’à l’instant où l’appel est formé par le Procureur de la République et par moi-même, tout repart à zéro. Nous reprenons tout à zéro. Et je pus rassurer les uns et les autres que nous n’avons pas relevé cet appel pour rien. J’ai relevé appel, parce que j’avais des raisons réelles de le faire. Dès le 1er jour que ce dossier a été confié au juge d’instruction, il avait déjà la latitude, le pouvoir légal de dire que, après avoir pris connaissance des faits, il ne les poursuit pas. Tel n’a pas été son attitude. Il a pris connaissance du dossier des officiers de police judiciaire que le Procureur de la République lui a transmis. Il en a pris connaissance et a estimé que les faits et la procédure suivie jusque-là étaient en conformité avec la loi. Et alors, il a déféré réquisition du Procureur de la République, en inculpant les intéressés, mais surtout en les plaçant sous mandat de dépôt, alors qu’il n’y était pas tenu. Vous comprenez que moi, je suis avocat, l’un des avocats de la partie civile et lorsque je dépose plainte entre les mains d’un officier de police judiciaire qui monte et mène son enquête, et qui ne me dit déjà pas à la base que ma plainte est non fondée, mais poursuit son enquête, établit un procès-verbal, le transmet au Procureur de la République, qui à son tour ne dit pas que mon dossier n’est pas fondé, mais qui le transmet au juge d’instruction, qui à son tour ne rejette pas le dossier transmis par le Procureur de la République, mais évolue, inculpe et place sous mandat de dépôt, vous comprenez que je puisse espérer que ma plainte doit être instruite jusqu’à son terme. Vous comprenez que je puisse espérer que j’ai raison. Mais je dois ajouter quelque chose : le Juge d’instruction a non seulement placé les gens sous mandat de dépôt, mais il a décerné de mandats d’arrêt contre deux personnes en fuite. Les mandats ont été décernés trois jours après. Cela veut dire qu’il était si convaincu du dossier que la police lui a transmis par le biais du Procureur de la République. Parce qu’en trois jours, il n’a pas pu mener des investigations approfondies. Et pourtant, il a pris le mandat d’arrêt. Cela veut dire que les éléments du dossier, qui lui sont transmis, lui paraissaient bons. Sept mois après, on dit que les faits n’étaient pas constitués. Voilà là où nous en sommes aujourd’hui. Alors, pourquoi les a-t-on gardés alors qu’on avait la possibilité légale de les libérer ou même refuser de les mettre en détention ? Vous comprenez que, dans un contexte comme celui-là, je ne puisse pas espérer que, devant la chambre d’accusation, je vais faire valoir mes moyens. J’ai des raisons sérieuses pour pouvoir m’expliquer devant les juges de la Chambre d’accusation. Parce qu’il faudrait que tout au moins, un juge vienne à me dire pourquoi on n’a pas tôt fait de libérer, pourquoi on n’a pas tôt fait de renoncer à la poursuite, et c’est maintenant qu’on vient me dire qu’il n’y a pas d’infraction et que les faits n’existaient même pas ? N’avait-on pas pris connaissance du dossier ? Alors, il faudrait qu’on me l’explique. Ce que je vais tout simplement dire, c’est que dans le dossier, les intéressés sont poursuivis pour association de malfaiteurs, pour tentative d’empoisonnement et pour non dénonciation de crime. Ça m’étonnerait (moi, j’ai 26 ans de carrière aujourd’hui) que de la police près le bureau du Procureur de la République, jusqu’au bureau du juge d’instruction, pendant 7 mois, que l’on puisse dire qu’aucune des trois infractions n’est constituée. Ça m’étonne beaucoup. Mais nous allons poursuivre le débat devant la chambre d’accusation qui est composée de trois magistrats. Devant les juges de la chambre d’accusation, les débats sont plus ouverts, nous avons des moyens à faire valoir et nous espérons que nous serons entendus.... »



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