Valentin Agon sur l’émission Zone Franche de Canal 3 Bénin : « Le développement est une question d’ordre et de discipline »

La rédaction 27 mai 2013

« Il faut qu’on quitte la démocratie de coquille vide pour une démocratie de développement. Et le chemin du développement se trace de façon consensuelle. Il faut donc qu’on accorde nos violons pour un développement réel et réfléchi. Ainsi a s’est ewprimé Valentin Agon, invité de l’émission Zone Franche de Canal 3 Bénin hier. Pour lui, la démocratie pratiquée au Bénin et partout en Afrique n’est pas encore la vraie. Il faut l’associer au développement. A l’en croire, pour amorcer ce développement tant souhaité, il faut une assise nationale pour définir les priorités du pays. Cette assise sera donc considérée comme la boussole qui orientera tous les dirigeants du Bénin. « Il faut un consensus national afin de ne pas trop fatiguer le Président. Il faut que nous puissions définir le devenir du Bénin. Vous voyez, les avions ne volent pas au hasard. Ils sont surveillés par des satellites et le pilote regarde seulement sur un ordinateur et il sait où il va. Tel doit être notre vision de développement, sinon on navigue à vue », a-t-il ajouté. A l’en croire, tous les Présidents du Bénin courent dans tous les sens à la recherche de financement pour le développement de notre pays, mais ils ne pourront pas réussir tant qu’il n’y a pas un chemin préétabli qu’ils doivent suivre ». Il faut un système pour permettre au Président d’évoluer selon un plan donné. Il faut donc une autre conférence nationale différente de celle de 1990 », a-t-il souhaité.

Un Conseil de développement économique

Pour Valentin Agon, le produit de cette conférence sera intégré dans la constitution du Bénin afin de lui donner force de loi. « Nous allons juger ceux qui nous dirigent par rapport à cette boussole », a-t-il ajouté. A cette conférence nationale, le Conseil économique et social (Ces) sera transformé en Conseil de développement chargé de la régulation économique. Car, à sa situation actuelle, le Ces n’émet que des avis consultatifs. Il ne peut donc pas contraindre l’Exécutif à évoluer selon une boussole donnée. « A cette conférence, le Conseil économique et social sera transformé en un véritable conseil de promotion, d’évaluation et de jugement du développement du pays. Et en ce moment, il peut, comme la Cour constitutionnelle, rappeler le pouvoir à l’ordre quand ce dernier essayera de s’écarter du chemin tracé pour le progrès du pays », poursuit-il. Selon lui, cette conférence devrait se tenir de juin à octobre 2015. Elle devrait être présidée par un conseil d’anciens Présidents de la République. Les cadres seront chargés d’examiner les priorités du pays qui devront être discutées lors de ces assises. « Il faut que les objectifs soient clairs afin d’éviter des crises de développement, car le développement est une question d’ordre et de discipline et il revient aux Béninois que nous sommes de décider de notre avenir. « Nous sommes vraiment libres pour le faire, je le dis parce que c’est une question de souveraineté et de responsabilité nationale. Le développement ou tout autre évènement dans le monde, même la santé de l’être humain dépend de deux facteurs : l’ordre et la discipline. Partout où il y a un ordre et qu’il y a la discipline, il y a toujours le progrès. Vous savez, la conférence de 90 s’est retrouvée sur deux pieds : l’ordre et la discipline. Le peuple et les dirigeants doivent se discipliner à respecter l’ordre établi pour le développement du Bénin », a-t-il indiqué. Pour l’invité de l’émission, le destin du Bénin est entre les mains des Béninois et non des Partenaires techniques et financiers (Ptf). Il revient donc aux Béninois de donner une orientation au développement du Bénin et non aux Ptf. Il souhaite être reçu par le Chef de l’Etat afin de lui faire part de sa vision de développement de notre pays.



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