En vérité : Le Cnhu au labo !

Angelo DOSSOUMOU 30 mai 2017

Pas besoin de se casser la tête. La réponse, tous les Béninois la connaissent. Demandez-leur simplement un hôpital de référence en détresse et bon pour une mise en concession, et en chœur, le cœur gros, ils vous répondront le Cnhu-Hubert Koutoukou Maga de Cotonou ! Eh oui, d’une mise en concession ou toute autre chose pour le sauver, la Commission Technique chargée d’étudier la cruciale question du sort du Cnhu dans le cadre des réformes du secteur de la santé en est convaincue.
Malheureusement, le plateau technique qui continue de faire la preuve de sa vétusté et les spécialistes qui manquent à l’appel des malades ne plaident même pas pour un éventuel sursis sur l’imminence d’un changement de cap. L’air de rien, le diagnostic est implacable. Imaginez, des malades au ras du sol, entassés, faute de lits. Des conditions inqualifiables d’hospitalisation et dare-dare, on s’accorde que l’enfer, c’est sur terre. Et donc, quand l’unanimité est faite sur le mauvais état d’une référence nationale auquel il faut trouver des solutions, il va sans dire qu’aux urgences, il faut immédiatement l’envoyer.
En tout cas, le doute n’est plus permis sur la performance de l’Office sous tutelle du Ministère de la Santé et qui est doté de l’autonomie de gestion. Incapable de faire face aux supplices des patients, ce Cnhu fragile flanqué du sobriquet « mouroir » est dans de beaux draps. Mais avant qu’il ne devienne un récurrent linceul pour ses visiteurs, une thérapie de choc est inéluctable. Mise en concession, a proposé la Commission technique des Réformes du secteur Santé après son auscultation. Pour quelques jours encore, le gouvernement patiente avant de se décider. Toutefois, devant un cas sans espoir de redressement, à moins d’essayer une tout autre formule, il aura du mal à royalement et éternellement ignorer la solution déposée sur sa table par la Commission technique.
En somme, le Cnhu, pour gravir des échelons et donner la plénitude de satisfaction en matière de soins attendus d’un hôpital de cette dimension, n’a pas d’autre choix que de laisser sa fierté inféconde de côté et accepter une autre forme de gestion. Sinon, quel secours peut apporter un mutilé à un grabataire et pour combien de temps encore, l’hôpital continuera-t-il à se foutre de la charité ?
Visiblement, demain n’est pas la veille de la fin du calvaire des malades et des accidentés convoyés au Cnhu-Hubert Koutoukou Maga. Déjà, autour de cet hôpital de référence agonisant et en instance de mise en concession, les partenaires sociaux bandent les muscles et donnent de la voix. On l’aura deviné. Pour eux, la solution immédiate aux problèmes de l’hôpital n’est pas la mise en concession.
Au banc des accusés de la descente aux enfers du Cnhu, l’Etat central qui jusqu’ici reste lui devoir 5 milliards. Aussi, prétextant en cas de mise en concession des licenciements, de l’élévation des tarifs de prise en charge et de l’inaccessibilité financière des plus pauvres, les syndicalistes, d’ores et déjà, se mettent en ordre de bataille. Au programme du 1er juin, une grande réunion de crise pour alerter les populations et les travailleurs. Ensuite, qu’on le veuille ou pas et en dépit des bonnes intentions du gouvernement, il faut faire face à la polémique Cnhu !



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