Opération de dégagement de l’espace public : Abomey-calavi s’exécute sous la pression des bulldozers

La rédaction 16 janvier 2017

Après Cotonou, la commune d’Abomey-Calavi est désormais touchée par la campagne de libération de l’espace public. Le vendredi dernier, dans la zone d’Arconville comme à Godomey, plusieurs artères ont été libérées, en présence des populations meurtrie mais consciencieuses des enjeux de l’opération.

Sur environ 2 km après l’échangeur de Godomey, en direction de Calavi, la route est obturée. Une foule en permanence mise à l’écart par policiers et gendarmes, suit l’opération de libération de l’espace public. Sous la singulière pluie de ce vendredi matin, la machine bourdonne, élève sa pelle et détruit les bâtisses érigées aux abords de la voie. Les hagards s’effacent, les constructions en matériaux définitifs s’écroulent. Certains ouvriers appelés par certains propriétaires à la rescousse, peu de temps avant, ne pourront plus rien. La foule, pleine d’émotion s’agite. « C’est une perte énorme. C’est un bâtiment neuf qu’ils viennent ainsi de détruire », se plaint un usager.
Aussi bien à Godomey qu’à Arconville où le lancement a été fait, les bulldozers multiplient leurs manœuvres. La foule prend de l’ampleur autour des gravas pour prendre connaissance des dégâts. « En réalité nous avons déjà dégagé nous-mêmes. Mais, on ne savait pas qu’ils allaient entrer plus en profondeur. Nous allons réparer les dégâts d’ici peu », déclare Lambert Wouinsou, maitre coiffeur dont la façade de l’atelier a été détruite.

La ville sous pression
Informés du démarrage de l’opération de libération de l’espace public dans la commune, ceux qui peinent à défaire leurs hangars se mettent à l’œuvre. « Nous n’avons pas le choix, c’est sûr que d’ici quelques jours, ils viendront nous casser », affirme dame Huguette qui défait aussitôt son hangar au carrefour Itta. Présents sur les lieux, le Maire Georges Bada observe et compatit à la douleur des populations. A ses dires, l’opération ne se fait pas de gaité de cœur. « Mes sentiments sont mitigés. Je suis heureux puisque nous aurons bientôt une ville dégagée. Mais de l’autre côté, je compatis à la douleur de cette population qui doit survivre. Nous ne pouvons pas faire des omelettes sans casser des œufs », a-t-il laissé entendre. Cependant, l’autorité communale rassure que des mesures d’accompagnement sont en vue pour soulager les populations. « Nous allons relogés tous ceux qui ont été cassés. Il y aura des endroits où des activités commerciales pourront être menées. Les façades dans la ville d’Abomey-calavi auront une même peinture. Nous allons l’offrir gratuitement aux 100 premiers qui voudraient restés aux couleurs de la ville », a-t-il annoncé. L’opération sera échelonnée les prochains jours dans les autres communes du département, notamment Ouidah et Allada. « Je félicite tous ceux qui ont libéré d’eux-mêmes et que, ceux qui résistent prennent exemple sur les autres. Nous devons reconstruire nos villes. Nous devons avoir des villes gaies, attrayantes, mais viables », a fait savoir le préfet. En attendant, pendant une semaine, les populations de Godomey et de Calavi restent sous la pression des bulldozers assistés des forces de l’ordre pour des artères clairsemées.
Fulbert ADJIMEHOSSOU



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