En toute sincérité : La clarté du Président

Sulpice Oscar GBAGUIDI 21 novembre 2012

Sur la question de la révision de la Constitution, Boni Yayi a une énième fois tenté de rassurer. La réponse aux détracteurs du Président est sans ambiguïté. Le chef de l’Etat a voulu définitivement mettre fin à ce scepticisme incurable alimenté par les préjugés. La visite au Pape Benoît XVI a offert l’occasion à Boni Yayi de démontrer qu’il ne changera pas d’avis. Et, fait nouveau, le discours de vérité a gagné en concision. On l’a débarrassé des sciures et de la poussière. C’est à l’eau de javel que le Président fait sa lessive.

Les Saint Thomas sont désormais à l’épreuve. Le chef de l’Etat a tranché. Et visiblement, il n’est pas concerné par 2016 et dément absolument les intentions qui lui sont prêtées et qui sont de nature à ternir son image de démocrate. C’est le balayage systématique d’un procès d’intention qui commence par s’éterniser et qui sème la confusion et la psychose. Dans l’élan immaculé, le Président étanche sa soif de vérité. Voici ce que Boni Yayi a confié au correspondant de Rfi au Vatican, Antoine Marie Izoard, après son tête à tête avec le pape Benoît XVI. " Déjà en 2007, j’ai dit : eh bien, la question de la révision de points relatifs à la limitation de mandats, cette question est déjà définitivement réglée dans mon pays, puisque la limitation des mandats a été appliquée au président Kérékou, a été appliquée au président Soglo. C’est terminé, le débat est terminé ! Allons à l’essentiel. Allons rapidement à la consolidation de la paix dans notre pays, de l’unité nationale et de la prospérité. Voilà, en réalité ce que je dis. Ceux qui véhiculent cela, vous les connaissez très bien. C’est ceux-là qui ne veulent pas absolument partager la richesse de notre pays ! Moi, je dis que je suis pour l’intérêt général. Alors, pour éviter que la communauté internationale comprenne le sens, eh bien, ils préfèrent verser dans des intoxications ". La ligne de défense du Président a un support solide et probant. Elle vise à dissoudre le délayage des commérages.

Pas de doute, sauf si on est adepte du doute et passionné de la polémique. Pas de doute, à moins que pour exister politiquement, on a besoin de simuler le doute. Il y a une dose de concision, de précision dans les phrases du Président qui étoffent le discours. Comme de l’eau de source, la parole est limpide. Avant cette intervention au Vatican, le message était diffus parce que mû par la volonté de vite convaincre et de lever toute équivoque. On avait de la peine à percevoir le bien-fondé des déclarations qui n’étaient que des clichés produits aux seules fins de contredire des détracteurs. Cette fois, la copie servie est sans rature. On retient que Boni Yayi fera notamment comme Kérékou qui quitta en 2006, parce que frappé par la limitation de mandats.
" Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement. Et les mots pour le dire arrivent aisément " disait Boileau. Comment ne pas croire à Boni Yayi après ces détails précieux livrés sur l’épilogue de son séjour à la Marina ? Comment croire un instant qu’il ne quittera pas le pouvoir en 2016 ? Comment imaginer le pire malgré les multiples discours sur le respect de la limitation de mandats et la répétition de formules de démocratie ? Comment ne pas relever la constance du Président dans ses propos ? Il a pris à témoin des sommités du monde. Devant le Pape Benoît XVI, Yayi a promis de ne pas s’accrocher. Le Président des Etats Unis Barak Obama a reçu l’assurance du départ en 2016. Geste éloquent du président élu par K.O qui, lors de son investiture avait très tôt cherché à étouffer les spéculations malsaines en annonçant qu’il ne briguera pas un troisième mandat.

Maintenant que la clarté s’est emparée du discours présidentiel et que l’attitude des aînés, Soglo et Kérékou, est source d’inspiration, on est sûr que les valeurs de la démocratie ne seront pas piétinées. Yayi a choisi d’entrer dans l’histoire par la grande porte, celle par où sont passés ses élégants prédécesseurs élus à l’ère du renouveau démocratique.

En 2016, on connaîtra le nom du nouveau Président de la République. Boni Yayi aura sans doute son candidat. La Constitution ne lui dénie pas ce droit.



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