Agressions d'arbitres et mauvais comportements de joueurs béninois : Les recommandations de l'ancien international béninois Jean-Marc Adjovi Boco

Ambroise ZINSOU 6 mai 2013

Plusieurs stades béninois ont été ces derniers jours, le théâtre de diverses formes de violences. Des arbitres agressés, tabassés ou molestés, des joueurs battus, des bus de joueurs et autres véhicules de dirigeants saccagés. Face à ce triste spectacle, l’ancien international Jimmy Boco se désole et donne des pistes de solutions.

Jean-Marc Adjovi Boco

« Chez nous à Diambars Fc, nous avons aussi un volet éducation qui consiste à discipliner les enfants sur leurs comportements tant au Centre qu’à l’extérieur. Nous leur apprenons que le joueur qui aspire à devenir une star doit avoir un certain nombre de comportements puisqu’il fait d’abord l’image de son Centre de formation et aussi de son pays. Donc, il se doit d’avoir un comportement exemplaire ». Ainsi s’est exprimé samedi dernier, Jean-Marc Adjovi Boco sur l’émission « Jour du sport » de la télévision nationale. Pour l’ancien défenseur des Ecureuils du Bénin et du Racing club de Lens aujourd’hui formateur dans le célèbre Centre de formation de Diambars au Sénégal, les images d’actes de violences montrées sur la télévision nationale ne sont du genre à encourager le football dans un pays comme le Bénin. Jean-Marc Adjovi Boco recommande alors aux dirigeants de commencer par « éduquer » les joueurs et de sensibiliser les supporters. A l’endroit des arbitres, il recommande également aux structures de les gérer, de sévir et de prendre des sanctions. « Je demande aux responsables de prendre des mesures nécessaires afin d’éviter au football béninois ces actes révoqués », a-t-il conclu.

Le cas Khaled Adenon

Suspendu de toutes compétitions pour un an pour voie de faits sur l’arbitre du match Rwanda-Bénin comptant pour la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe du monde Brésil 2014, Abou Khaled Adenon continue de souffrir le martyr. Après le retour de ces images pas trop plaisantes, Jérôme Champagne, l’autre invité sur le plateau a déploré ce fait du joueur béninois et soutient que la sanction d’un an est bien méritée. « Pour Khaled Adenon, je pense que c’est une sanction pleinement méritée. Moi, j’ai fait 11 ans à la Fifa et pour ces genres d’actes, on ne plaisante pas là-dessus. C’est le cas de Trésor Mputu qui, en son temps avait aussi écopé d’un an de suspension. Donc, Khaled Adenon doit attendre », a-t-il renchéri. Pour les deux invités du jour qui sont d’ailleurs en mission à Cotonou pour diagnostiquer les maux qui minent le football béninois, les violences ne font pas bon ménage avec le sport.

La question cruciale des sponsors

« Je sais qu’au Bénin vous êtes intelligents. Je sais qu’au Bénin, le ballon ne roule pas comme il le faut. Je sais qu’au Bénin, il existe des goulots d’étranglement qu’il faut sauter. Je sais qu’au Bénin, le football n’est pas vu à la télévision. Donc, il sera difficile de convaincre les sponsors. Alors, le football béninois aura du mal à décoller », a martelé Jérôme Champagne. Pour ce dernier, le football est non seulement un jeu mais aussi, c’est un enjeu. Et pour intéresser les sponsors, il va falloir bien organiser les choses. Voilà qui pose le problème crucial du sponsoring au Bénin. Si dans un passé récent, le football béninois a pris son envol avec l’avènement d’un championnat professionnel qui a inspiré beaucoup de pays africains tels que le Cameroun, le Niger, le Mali, le Sénégal, le Gabon et le Burkina-Faso, c’est parce qu’il y avait un sponsor qui a mis la main à la poche. Depuis que le requiem de ce championnat professionnel a été chanté suite à la douloureuse crise qui continue de secouer le sport roi béninois, c’est le statu quo. De grands bouleversements ont été observés. Il s’agit des salaires impayés aux joueurs, des contrats en sursis et autres pesanteurs qui menacent la pratique du football au Bénin. Ce qui fait désormais place à l’amateurisme où les matches ne sont pas joués avec les garanties sécuritaires qui s’imposent. Il est alors impérieux de repenser autrement le football béninois.



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