Dissensions au sein de la famille du football béninois : Nécessité de clarifier les différentes positions !

Ambroise ZINSOU 22 janvier 2014

Depuis quelques jours, des voix s’élèvent pour dénoncer un supposé malaise au sein de la famille du sport roi béninois. Malgré la rencontre du ministre de la jeunesse, des sports et des loisirs avec les responsables des clubs engagés dans le championnat d’une part et dans l’attente de l’audience qu’il va accorder au camp Attolou d’autre part, des inquiétudes persistent sur une éventuelle réconciliation de la famille du football. Toutefois, dans ces différentes luttes, il est nécessaire que les acteurs clarifient leurs diverses positions.

Augustin Ahouanvoébla, Président de la Fédération béninoise de football

Le ballon a commencé par rouler au Bénin. C’est désormais une évidence. Mais cela ne saurait cacher les grincements de dents des uns et des autres tant qu’une réconciliation effective n’aurait lieu au sein de la famille du football béninois. Avec l’élection de la liste « Renouveau du football » conduite par l’Honorable Augustin Ahouanvoébla, l’espoir semble renaître. Toutefois, certains acteurs se sentent écartés de la gestion du football alors qu’ils estiment que la lutte pour débarquer Anjorin Moucharafou de la tête du football béninois a été de longue haleine et n’a pas été rendue possible sans leurs apports. Ainsi, un climat de suspicion s’installe au sein de la famille du football en ce début d’exercice pour le nouveau bureau exécutif élu. Pour certains, les clubs retenus pour participer aux championnats de première et deuxième division doivent bénéficier des subventions de la part de la Fédération béninoise de football afin de poursuivre la compétition. Pour d’autres, il s’agira de définir les préalables, condition sine qua non pour intégrer les clubs laissés en rade pour prendre part aux différents championnats. Dans ce méli mélo, il est important que chacun clarifie sa position pour permettre une bonne lecture de la situation.

Le cas des pétitionnaires
Saisi de l’ambiance délétère qui prévalait au lendemain du démarrage du championnat national de première division, le ministre Idrissou Safiou Affo a rencontré il y a une semaine, les principaux acteurs concernés. Devant l’autorité, les responsables de clubs ont énuméré les griefs qu’ils portent contre la Fbf et qui pourraient envenimer la situation si rien n’est fait. Sur la question, les langues se sont déliées. Pour les uns, il va falloir arrêter le championnat si rien n’est fait par le bureau exécutif de la Fbf pour venir en aide financièrement aux clubs. Pour les autres, il n’est pas question d’arrêter les championnats, car il va falloir sauver à tout prix la saison en cours afin de se montrer crédibles aux yeux des potentiels probables sponsors. Face à cette situation, le président de la Ligue du football professionnel, Valère Glèle a donné sa part de vérité et a montré que l’Etat aussi a un rôle à jouer pour ce qui est des subventions allouées au bureau exécutif de la Fbf. Le président de la Fédération s’était alors prononcé sur les rumeurs faisant état de ce que le bureau nouvellement élu aurait dilapidé les 63 millions laissés dans les différents comptes de l’institution par la Fédération défunte. Pour Augustin Ahouanvoébla, c’est grâce à un mécanisme qu’il a mis en place qu’ils ont ou avoir ces 63 millions qui ont servi en grande partie à payer les dettes contractées par l’ancien bureau. En bon père de famille, le ministre a calmé les esprits et exigé du bureau exécutif de prendre langue avec les acteurs laissés en rade.
Et c’est après cette séance qui a permis de baisser la tension que certains responsables « Vrais ou Faux » ont adressé au bureau exécutif de la Fébéfoot avec ampliations à la Caf et à la Fifa une pétition en demandant l’organisation d’une Assemblée générale extraordinaire.

Le cas des démissionnaires
Qu’il vous souvienne que le 20 décembre 2010, 12 des 15 membres que compte la Fédération béninoise de football d’alors dirigée par Anjorin Moucharafou ont démissionné en bloc. Ce qui a conduit plus tard à un monstre à deux têtes : un bureau dirigé par le président Victorien Attolou qui n’est reconnu ni de la Caf, ni de la Fifa et qui est validé par les juridictions du Bénin et un autre bureau dirigé par Anjorin Moucharafou avec des membres cooptés, reconnu par la Caf et la Fifa et par le gouvernement du Bénin. Et c’est ce bureau dont le mandat est arrivé à expiration qui a été remplacé par celui de l’Honorable Augustin Ahouanvoébla. Ainsi, la réconciliation de la famille du football tant prônée devrait passer par la main tendue à ces acteurs dont certains ont été sanctionnés et interdits d’activités de football au Bénin. Ces acteurs se disent « oubliés » par les dirigeants de l’actuel bureau, de même que leurs clubs pour le démarrage du championnat.

A chacun sa position et son combat
A l’analyse des différents cas, il est évident qu’il y a un malaise au sein de la famille du football béninois. Mais, il serait de bon ton que chacun puisse clarifier sa position par rapport à son combat. Qu’on soit de la droite, de la gauche ou du centre, les exigences ne sont pas les mêmes. Le camp Attolou exige la réconciliation et la réintégration de leurs clubs qui se sont retirés des championnats. Il exige aussi la professionnalisation du football, ce qui doit conduire à la mise en place d’une Ligue professionnelle de football qui sera indépendante de la Fbf, ainsi qu’un droit de regard sur la gestion qui en sera faite.
Pour les pétitionnaires, c’est la confusion générale. On est loin de savoir avec exactitude leurs réelles motivations puisqu’ils sont soutenus par certains qui semblent jouer aux mauvais perdants. Sinon, comment comprendre que des responsables aillent acheter le cahier de charges et sans rien payer, se constituent en syndicalistes pour demander l’arrêt du championnat alors que la saison écoulée, la situation était restée telle.

Eviter la récupération
Ce qui est triste dans cette situation, c’est que certains esprits malins veulent profiter de ce malaise pour ressurgir. Après une gestion décriée, ils amplifient les situations afin de montrer au peuple béninois que les autres ne sont pas en mesure de bien gérer le football béninois. « Nul n’a le monopole du sport roi béninois et nous n’allons pas accepter que les gens fassent de la récupération par rapport à une lutte noble que nous menons depuis des lustres. Nous, notre objectif, c’est que les acteurs puissent vivre du football », a déclaré Athanase Boco, Coordonnateur des Requins de l’Atlantique. « Il n’y a pas péril en la demeure. Nous restons sereins au niveau du bureau exécutif. Nous invitons les uns et les autres au calme et la solution sera trouvée à leurs doléances. Toutefois, nous voulons faire remarquer qu’il n’y a que 13 signatures qualifiées pour ce qui concerne la pétition. Et nous prendrons les dispositions qui s’imposent », a ajouté Augustin Ahouanvoébla, président de la Fébéfoot.



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