Ecureuils : Manuel Amoros cède enfin à la pression / Razack et Seidath acceptés, Jodel Dossou attendu pour ce jour

Ambroise ZINSOU 3 juin 2013

La tension entre temps vive entre le sélectionneur des Ecureuils du Bénin, Manuel Amoros et le président de la Fédération béninoise de football, Anjorin Moucharafou a semblé baisser pendant le week-end. Après plusieurs jours de conciliabules, Manuel Amoros a finalement accepté deux des trois joueurs, objet de la polémique Jodel Dossou quant à lui est attendu pour ce jour.

Déjà la lune de miel entre Anjorin Moucharafou et Manuel Amoros ?

Razack Omotoyossi et Seidath Tchomogo font désormais partie de l’effectif des joueurs retenus pour prendre part aux rencontres Bénin-Algérie et Mali-Bénin comptant pour les 4ème et 5ème journées des éliminatoires de la Coupe du monde Brésil 2014. Entre-temps écartés par le sélectionneur français Manuel Amoros puisqu’ils font partie des joueurs retenus par le président de la Fédération béninoise de football, ces deux joueurs ont intégré l’équipe dans la matinée du samedi dernier. Mouri Ogoubiyi reste hors de l’équipe pour raisons de blessures. Manuel Amoros qui était resté de marbre durant toute la semaine dernière a fini par capituler en acceptant ces joueurs convoqués par le président de la Fbf. Razack Omotoyossi, « canonnier » des Ecureuils du Bénin avait été écarté pour des raisons de temps de jeu. « Je ne peux prendre dans mon effectif un joueur qui n’a pas de temps de jeu et qui n’a joué qu’un seul match en 11 mois pour un match capital de haut niveau, car, comptant pour les éliminatoires d’une Coupe du monde », avait déclaré Manuel Amoros à propos du joueur. Pour ce qui est de Seidath Tchomogo, Manuel Amoros avait estimé qu’il dispose déjà d’un joueur qui pourrait faire le boulot en lieu et place du milieu défensif des Panthères de Djougou. Mais, aux dernières nouvelles, il l’a appelé pour remplacer David Djigla du Onze Créateurs qui serait blessé. Ainsi, les tractations et conciliabules, Manuel Amoros a finalement a accepté Razcak Omotoyossi et Seidath Tchomogo au sein de son effectif.

Jodel Dossou à Cotonou à ses propres frais

Sur insistance de l’entraîneur, Jodel Dossou, ancien joueur du Centre international de formation Ajavon Sébastien et des Mambas Noirs et actuel joueur du Club Africain de Tunis va rejoindre le campement ce jour. Aux dernières nouvelles, le joueur va rallier Cotonou à ses propres frais en attendant un éventuel remboursement. Ce qui pose un autre problème d’émission des billets d’avion pour les joueurs. En effet, Jodel Dossou était retenu dans la liste des 21 joueurs arrêtée par Manuel Amoros. Mais, Anjorin Moucharafou a émis une opposition farouche à l’arrivée du joueur en équipe nationale. Finalement, son nom a été rayé de la liste et le joueur, dont les dirigeants tunisiens ont été directement saisis pour sa mise à disponibilité n’a plus eu son billet d’avion. Une situation qui n’a pas été du goût de l’entraîneur qui avait estimé que Jodel Dossou fait partie de son projet de jeu, encore qu’il y a six joueurs de son club qui sont titulaires avec les Fennecs d’Algérie. Au finish, après cet imbroglio, Manuel Amoros a téléphoné au joueur en lui demandant de rallier Cotonou à ses propres frais. Il va rejoindre le camp d’entraînement ce jour. Jouera ou pas le match contre l’Algérie ? Ce sera à la discrétion de l’entraîneur. Mais le seul problème qui subsiste, c’est de savoir comment le joueur va-t-il rentrer en possession de ses frais pour le billet d’avion lorsqu’on sait que plusieurs d’entre eux se plaignent chaque jour que Dieu fait des frais d’avion non remboursés.

La pression était si forte ?

Le bras de fer entre Anjorin Moucharafou et Manuel Amoros n’a pas trop duré. Le sélectionneur français des Ecureuils du Bénin a très tôt cédé à la pression du président de la Fbf. Qu’est-ce qui peut expliquer ce changement brutal de la part de Manuel Amoros ? La menace de remplacement brandie contre sa personne, lui-a-t-il fait changer d’avis ? Impossible de comprendre ce revirement du coach qui était resté campé sur sa position au cours de la semaine écoulée. Mais une chose est évidente, tout le monde a compris que cette fois-ci, le choix de l’entraîneur n’a pas reçu l’assentiment du président de la Fbf. Aussi, tout le monde sait désormais que c’est ce dernier qui fait la liste des joueurs à retenir aux entraîneurs. L’histoire retiendra également que Manuel Amoros n’a pas attendu sa démission ou son éviction avant de montrer à la face du monde que le président de la Fbf s’implique dans le choix des joueurs. En un mot, Manuel Amoros s’est une fois encore plié à la menace de Moucharafou Anjorin comme ce fut le cas à Blida où, il lui a été imposé de faire jouer Mouri Ogoubiyi, sans quoi, il n’a qu’à se chercher un bureau au ministère des sports. Sous d’autres cieux, les entraîneurs ne cèdent pas à ces genres de pressions. Ils tiennent jusqu’au bout. Mais on ignore pourquoi Manuel Amoros, de surcroît un entraîneur expatrié français ne puisse pas rester intransigeant jusqu’à la fin. Didier Six a joué à Yaoundé sans Emmanuel Adebayor, mais il n’y a pas eu séisme au Togo, Sabri Lamouchi n’a pas appelé Didier Drogba, mais les gens ne sont pas morts en Côte d’Ivoire. Mieux, Stephen Keshi a gagné la Can 2013 en laissant en rade des joueurs cadres du Nigeria. Donc, tout est question de caractère et du respect de soi. En tout cas, il revient à Manuel Amoros d’assumer les conséquences surtout, en cas d’une éventuelle défaite de l’équipe.



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