Entretien avec Ferdinand Sounou, président de la Fédération béninoise de Tennis de table : « …Ce qui pose problème, c'est le fait que nous n'avons pas suffisamment de moyens pour nous en sortir »

La rédaction 31 mars 2014

Elu à la tête de la Fédération béninoise de Tennis de table le 16 février dernier pour un mandat de quatre ans, Ferdinand Sounou, plusieurs fois champion du Bénin se confie à votre journal. Il parle de son élection et des actions à mener pour sortir la discipline de sa torpeur.

Quel est aujourd’hui l’état du Tennis de table béninois ?
Aujourd’hui au Bénin, je dirais que le tennis de table se porte bien. Pour mieux apprécier, il faudrait qu’on compare le tennis de table béninois à celui des autres pays de la sous région. Donc, par rapport à la sous région, je dirais que le tennis de table béninois n’est pas en retard. Chaque fois que l’occasion nous est offerte de sortir du Bénin lors des tournois, on revient toujours avec une médaille. Mais ce qui pose problème, le fait que nous n’avons pas suffisamment de moyens pour nous en sortir. Donc, l’idéal serait que le ministère ou les personnes de bonne volonté qui aiment jouer la petite balle se mettent ensemble afin de nous venir en aide pour nous permettre d’être présents aux rendez-vous statutaires. Et cela permettra aux jeunes joueurs de jauger leur niveau par rapport aux autres athlètes de la sous région. Malheureusement, les compétitions hors du territoire se font rares. Cet état de choses décourage même les athlètes, puisque quand vous travaillez et que vous vous préparez aux championnats et qu’enfin, cela ne tient pas, vous ne connaîtrez jamais votre niveau par rapport aux autres joueurs de la sous région. Ce qui entraîne une certaine démotivation qu’on ressent au niveau des athlètes. Donc pour corriger tout ça, il faudrait vraiment que les gens nous soutiennent afin que nous soyons présents à ces rendez-vous statutaires. Pour élucider ce que je dis, quand vous prenez par exemple le cas de Bamako où nous étions présents à un championnat, nous sommes allés avec deux joueurs et ils sont tous revenus avec la médaille d’or. En 2013, nous sommes allés à un tournoi à Abidjan organisé par le président Ouattara. Nous sommes revenus avec la médaille d’argent. Les talents existent, mais il manque les moyens pour les accompagner. Donc tout ce que je demande, c’est que les gens nous viennent en aide pour que nous puissions vraiment ensemble penser aux résultats de la petite balle.

Sous votre mandat, que peut-on espérer en terme d’amélioration ?
Je dirais que toute de suite, il faut revoir un certain nombre de choses, la réorganisation même de la discipline à la base. Et nous allons dans un premier temps revoir, redynamiser les ligues parce que les ligues existent de nom, mais nous ne ressentons point leur existence sur le terrain. Il va falloir qu’il y ait une restructuration à ce niveau. Cela nous permettra de reprendre les championnats inter clubs, ce qui animera les activités au niveau de la base. Donc pour nous dans le court terme, c’est comment faire pour redynamiser les activités au niveau de la base à partir de l’inter clubs et amener les clubs à plus s’intéresser plus au tennis de table. Cela, il s’agira de comment faire donner une meilleure visibilité au tennis de table. La réorganisation de la discipline, j’ai parlé des ligues qui vont se retrouver en zone puisque nous avons trois zones au niveau de notre discipline. Il y aura la Zone du Centre, la Zone du Sud et la Zone du Nord. La Zone du Nord regroupe tous les clubs du Nord, la Zone du Centre regroupe le Mono Couffo, Zou et les Collines. Et enfin la Zone du Sud qui prend en compte l’Atlantique, le Littoral, l’Ouémé et le Plateau. Donc, tous les clubs qui se retrouvent dans ces localités essayent de mettre en place une structure que nous appelons structure Zone. Ce sont ces Zones qui sont en contact étroit avec la Fédération. Donc, quand il y a problème, ceux qui peuvent porter l’information vers la Fédération sont les responsables de Zone afin que nous puissions avoir plus de facilité a communiquer. Il faut forcément qu’on communique et que la base soit informée de nos activités, afin que tout le monde s’implique dans le développement de la discipline.
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Selon vous, les Pongistes béninois sont-ils motivés comme avant ?
Au niveau des pratiquants, comme vous même vous pouvez le constater, ils sont là, la salle est ouverte du lundi au dimanche et chaque fois que vous venez vous voyez les joueurs qui sont en activité. Maintenant, le problème est qu’il faut les accompagner, mais la fédération n’a pas autant de moyens pour accompagner ces joueurs tels qu’ils l’auraient souhaité. Donc, il nous sera d’une aide capitale que les particuliers nous accompagnent en nous soutenant sur le plan matériel et financier. Le tennis de table n’a pas besoin d’assez de moyens. C’est dans ce cadre que nous lançons un appel aux entreprises désireuses de promouvoir le tennis de table au Bénin.

Un mot d’espoir à l’endroit des pongistes
Je tiens à dire aux athlètes de toujours persévérer et exceller dans cette discipline qui est le nôtre. Et aux Béninois, je les convie à s’intéresser au tennis de table car, cela participe au maintien du corps en forme. Vive le Bénin, vive le tennis de table ! Je vous remercie.
Propos recueillis par Dios CHACHA (stg)



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