Différend frontalier entre les communes de Ouidah et d’Abomey-Calavi : Les populations de Cococodji disent non au ralliement de leur localité à Ouidah

Patrice SOKEGBE 30 mars 2015

Le différend frontalier qui oppose la commune de Ouidah à celle d’Abomey-Calavi continue de faire des vagues. Cette fois-ci, ce sont les populations de la localité objet dudit conflit, à savoir Cococodji, qui sont montées au créneau. Samedi dernier, elles sont descendues dans la rue pour dénoncer ce qu’elles ont appelé “des actes exprimant des velléités expansionnistes et d’invasion territoriale’’, mais aussi et surtout pour dire non au ralliement de leur localité à la commune de Ouidah.
« Non au ralliement de Cococodji à la commune de Ouidah. Yayi Boni au secours… », tels sont les cris des populations de Cococodji samedi dernier dans les rues de ladite localité. Partis de la mosquée centrale de Cococodji, les manifestants ont battu le macadam jusqu’à l’école primaire publique “Le Jardin d’Acadjamey’’ pour exprimer leur indignation face au différend frontalier qui oppose les communes de Ouidah et d’Abomey-Calavi et qui concerne leur localité. A en croire les populations, les villages d’Acadjamey, Vinawa, Hounmassè, Hiyohouta, Bazounkpa, Adounko-Kpèvi, Amoulécodji, Houndjo, Dénou et autres étaient autrefois sous la tutelle de Cococodji, arrondissement de Godomey dans la Commune d’Abomey-Calavi. Mais les malentendus vont commencer dès lors que pour des raisons de convenance, les populations d’Acadjamey ont décidé du rattachement de leur village à la commune de Ouidah. Depuis, les populations assistent à un “envahissement des localités anciennement sous tutelle de Cococodji’’. La goutte d’eau qui va faire déborder le vase est l’implantation sans aucune décision de justice par les autorités de la commune de Ouidah, de plaques sur des parcelles et autres lieux publics, ordonnant le déguerpissement des populations. Des actes qui, selon Parfaite Ahlet, porte-parole des manifestants, risquent de menacer la paix sociale. Cette situation a atteint aujourd’hui une proportion alarmante avec “des actes d’agression répétés des autorités de la commune de Ouidah, défiant l’ordre étatique et sous le regard impuissant des populations’’. Même des agents recenseurs auraient été renvoyés du centre d’Acadjamey et leurs matériels saccagés lors des opérations d’enregistrement sur les listes électorales, par le chef quartier d’Acadjamey sur instruction des autorités communales, sous prétexte que le village de Seloli-Fandji, notamment le centre de vote traditionnel des populations qu’est l’école primaire publique le Jardin ferait partie intégrante de la commune de Ouidah. Pourtant, les actes administratifs et décisions préfectorales ont été clairs. « …Seloli-Fandji créé par la loi n°2013-05 du 27 mai 2013 comme 39ème village de l’arrondissement de Godomey, commune d’Abomey-Calavi ne doit et ne sera en aucun cas confondu à Sololi-Bazounkpa qui lui, est le 10ème village de l’arrondissement de Pahou, commune de Ouidah… », a martelé Parfaite Ahlet. « La commune d’Abomey-Calavi, qui a compétence sur Godomey, donc sur notre village y a marqué sa présence de façon effective et permanente », continue-t-elle. En témoigne les travaux de lotissement ayant permis d’ériger nombre d’infrastructures socio-communautaires. Ainsi, par leur manifestation de ce samedi, ces populations ont lancé un appel au Chef de l’Etat et à toutes les autorités politico-administratives afin qu’une solution soit trouvée à ce différend. En tout état de cause, elles menacent : « Cococodji se réserve le droit de participer ou non aux scrutins législatif, communal et local de cette année… ».



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