Droits et émancipation de la femme : Une quête permanente

8 mars 2023

Il viendra peut-être le jour où les femmes ne sentiront plus la nécessité de célébrer le 8 mars. Parce que cette célébration serait caduque et non pertinente. Mais pour le moment, elles ont toutes les raisons de donner à cette date sa valeur symbolique et historique. Si les Constitutions de la plupart des pays promeuvent l’égalité des sexes, dans la réalité, les écarts sont significatifs. Les femmes notamment celles qui rêvent et luttent pour gravir les marches de la vie sociale sont sujettes à tant de discriminations. Les pesanteurs sociales, plus éprouvantes que jamais, constituent de sérieuses entraves à leur épanouissement. Heureusement qu’il a fallu le 8 mars avec son cortège de manifestations et de revendications au plan planétaire pour que les lignes commencent à bouger. De moins en moins, le 8 mars n’est plus vécu comme un jour de fête où s’organisaient naguère des réjouissances pompeuses. Aujourd’hui, on assiste plus à des plaidoyers et à la célébration modérée des timides avancées. C’est déjà un pas vers l’avant.
Au Bénin, il faut croire que la volonté politique vise à promouvoir la femme. Mieux que par le passé, les violences faites aux femmes sont sévèrement sanctionnées. Du coup, celles qui osent dénoncer les abus dont elles sont victimes permettent aux autres de croire que leurs galères ne sont pas vaines et qu’elles peuvent aussi bénéficier de la sollicitude des pouvoirs publics. Mieux, dans les instances de prises de décision, notamment à l’Assemblée nationale, elles sont mieux représentées. Traditionnellement pourvue d’une poignée de femmes élues députés, la Représentation nationale en compte aujourd’hui 28. Une révolution. Pour qu’il en soit ainsi, il a fallu également la volonté politique. Même si cette volonté n’est pas allée jusqu’au bout dans la responsabilisation de la gent féminine au sein des diverses instances, c’est déjà en soi une avancée qu’elle soit mieux représentée. Il faut juste espérer qu’elles saisissent la balle au bond pour ne pas faire office de figurantes dans ce temple de la démocratie où la parole se donne et s’arrache au gré des tiraillements et des passions.
Ce même combat devra être de mise dans les conseils de villages et de quartiers de ville, les conseils communaux et municipaux, les sociétés et offices publics, et au niveau du gouvernement. Il en va de même pour les autres cercles de décision à caractère scientifique, associatif ou autres. C’est en se battant avec opiniâtreté et lucidité que les femmes valoriseront progressivement leur statut au sein de la société et changeront la perception des hommes à leur égard. Comme toutes les causes qui en valent la peine, le chemin est encore long et ce n’est nullement le combat d’une génération. Comme les tresseurs de cordes, chacune est appelée à prendre le relai au fur et à mesure afin qu’au bout du compte, la lutte pour l’épanouissement de la femme soit un acquis qui ne saurait être remis en cause.
Porté sur le numérique, le thème de l’édition 2023 en dit long sur les attentes de la gent féminine. « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ». Déjà, en rappelant les victoires et les acquis au fil des décennies et des siècles, elles pourront se dire que cette lutte n’est pas vaine, même si la route est encore longue.



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