Forêt classée de Ouèdo : Souffle de vie des villes du Grand Nokoué, source de revenus des populations riveraines

31 mai 2023

Le Bénin célèbre ce 1er juin 2023 la 38ème édition de la journée nationale de l’arbre. A cette occasion, nous avons décidé de faire découvrir la forêt classée de Ouèdo qui dessert les villes d’Abomey-Calavi, Ouidah et Cotonou en bois de chauffe et de construction de bâtiment. Située dans le village de Kpossidjè dans l’arrondissement de Ouèdo à Abomey-Calavi à 30km de Cotonou, la forêt est non seulement un vivier en ressources ligneuses mais elle permet également aux populations d’alentours de survivre et de se soigner. Elle sert également de poumon vert pour les villes et aide à la lutte contre le réchauffement climatique.

Une forêt classée située au fin fond de la ville la plus peuplée du Bénin fait le bonheur de plus 500 âmes. Celles-ci vivent des produits de cette grande étendue d’arbres et participent à la lutte contre le réchauffement climatique. C’est avec de simples outils et leur ardeur au travail que les employés dans cette forêt contribuent à la résolution de l’une des plus grandes problématiques planétaires, le changement climatique. Ainsi, la forêt classée de Ouèdo rend service à un beau monde dans les départements de l’Atlantique et du Littoral. D’abord les villageois qui y exercent leurs activités en tirent l’essentiel de leur subsistance. Ensuite, les citadins bénéficient des productions ligneuses pour leurs activités économiques ou domestiques. La forêt joue surtout le rôle de poumon vert pour les grandes villes à forte pollution par la captation du carbone et son apport en oxygène.

La forêt classée nourrit plusieurs milliers de vie
Plusieurs centaines d’individus gagnent leur vie et nourrissent leur famille grâce à des activités dans la forêt classée de Ouèdo. Une dizaine d’ouvriers rompus à la tâche étaient occupés à la mise en terre de plants ce mardi 16 Mai 2023 sur l’espace de reboisement du projet REDISSE. Il y a juste une semaine, une foule d’autorités, de partenaires techniques et financiers et de journalistes venaient de faire le geste symbolique de la mise en terre d’une demi-douzaine de plants pour lancer le projet de reboisement compensatoire après l’exploitation des arbres de cette forêt dans le cadre de la lutte contre la Covid 19. Après le départ de la délégation, les villageois prennent le relai et plantent les 5.000 Acacias et Gmélina sur 2 Hectares. Hommes comme femmes, tous passent à l’action. « Actuellement, nous procédons à la mise en terre des plants avec les pépinières que nous avons récupérés chez les forestiers. Mais avant cela, nous avions faire le piquetage puis creusé les 5.000 trous pour permettre aux autorités de venir faire lancement de l’activité », a expliqué une femme qui vient de mettre en terre un plant de Gmélina sous une fine mélodie d’un autre ouvrier accroupi non loin. Ils sont une dizaine sur cette parcelle de 2 Hectares mais ce sont 500 villageois employés dans la forêt étendue sur 380 Hectares qu’ils exploitent sous la direction du comité inter-villageois de cogestion mis en place par la coordination de l’unité d’aménagement. « Nous vivons de ça et ce, depuis des années. Nous sommes payés par l’Etat chaque année et chacun prend son quota au prorata de ce qu’il a donné comme rendement durant l’exercice. Nous avons ici une unité de mesure qu’on appelle stère équivalant à1 mètre cube de bois coupé en section de 1 mètre (Ndlr). Nous sommes donc payés à 1.500 Francs CFA le stère. Chacun a une perche dans la forêt qu’il gère et c’est sur cette perche qu’il coupe les arbres pour l’Etat. En une année, nous exploitons 52 Hectares. Lorsque nous coupons les arbres, nous les rangeons en stère. L’Etat les réceptionne et les vend aux structures de CLCAM. Après avoir exploité la part des espaces morcelés, chacun est libre de faire le champ en attendant un nouveau reboisement. Une personne prend un demi-hectare et peut parvenir à récupérer 15 à 40 stères selon la production. Chaque stère peut donner 5 à 15 bois », révèle Gérard Doudou, président du Comité Inter-villageois de Cogestion. Chaque année, c’est plus de 50.000 arbres sur 52 Hectares qui sont exploités au profit des foyers, des boulangeries ou d’autres usagers. Les villageois empochent des centaines de mille de Francs de leur vente à l’Etat. Cependant, ils font des gains supplémentaires de ventes parallèles à des individus qui viennent s’approvisionner directement. Par ailleurs, les employés ont la possibilité de faire des champs de produits vivriers tels que le maïs, le haricot ou l’arachide sur les parcelles en période de soudure pour la consommation ou encore la commercialisation. C’est ainsi que plus d’un millier d’âmes survit grâce à la présence de la forêt classée de Ouèdo.

La forêt classée, souffle de vie d’Abomey-Calavi, Cotonou et Ouidah
Dressée majestueusement sur une superficie de 380 Hectares en exploitation à Ouèdo, l’un des arrondissements d’Abomey-Calavi, elle est un vivier en ressources ligneuses pour les foyers et les boulangeries des villes de Cotonou, Calavi et Ouidah. Elle est également un poumon vert pour ces villes à forte agglomération et en proie à la pollution des airs. Ses arbres sont l’essentiel des Acacias mais on y retrouve des Fraké et des Gmélina qui tous participent à redonner un nouvel air pur aux environnements pollués par la forte émission du CO2 par les véhicules. Ces arbres captent le gaz carbonique nocif et libère l’oxygène salvateur qui profite à toutes les villes environnantes.
Ange M’poli M’TOAMA



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