Hausse du coût de l’essence de la contrebande : Surenchère opportuniste chez les transporteurs

Depuis la hausse du prix de l’essence de la contrebande, c’est le branle-bas total sur les routes. Conducteurs et clients subissent, impuissants, cette inflation. Il faut débourser près du double pour s’approvisionner en carburant. Mais cette situation semble profiter à certains conducteurs. « Les zémidjans exagèrent sur le coût du transport depuis que l’essence de la rue a augmenté. J’ai appelé aujourd’hui un conducteur pour un itinéraire du stade à la place de l’Etoile Rouge et il n’a pas hésité à me réclamer 700Fcfa sur cette distance alors qu’auparavant je déboursais seulement 250 ou 300 Fcfa », a confié Pascal T, une victime. Les conducteurs de Taxi-motos font de la surenchère à cause de la hausse constatée sur le marché noir des produits pétroliers. Ils fixent leur tarif au double voire au triple sous prétexte de la montée du prix des produits pétrolières. « Ce n’est pas notre faute. L’essence a augmenté et est passé à 800Fcfa le Litre au lieu de 500 ou 450 Fcfa il y a juste quelques jours. Nous sommes obligés de monter les tarifs afin de faire du gain sinon on est foutus », explique un Zémidjan. Les chauffeurs des mini-bus communément appelés ‘‘Tokpa-Tokpa’’ en font de même. Il ne faut plus s’attendre au minimum de 200 Fcfa pour la plus petite distance mais là aussi le tarif est passé à 300 Fcfa et cela reste encore variable d’un conducteur à un autre. L’instinct d’entrepreneur prend le pas sur ces conducteurs qui croient devoir tirer profit de la situation inflationnelle.
Pourtant, il y a une alternative à cette hausse. Le prix de l’essence à la station est désormais plus bas et de meilleure qualité. Il est à 650 Fcfa le Litre et l’essence de ce conditionnement reste plus longtemps dans le réservoir. Le rapport qualité/prix est nettement à l’avantage des produits conventionnels. « J’ai fait l’expérience avec les stations-services et chez les vendeurs de l’essence frelatée. L’essence conventionnelle reste plus longtemps dans le réservoir que celle frelatée », révèle un usager. Il y a donc de perte à s’approvisionner en essence de la contrebande même avec un tarif de 500Fcfa. C’est dire que les conducteurs peuvent sans craindre de perte se rabattre sur les stations-services pour s’approvisionner en produits pétroliers et maintenir en l’état les tarifs de transport. Il reste juste un détail à régler au niveau des stations pour contenter leur clientèle. Il s’agit d’avoir en permanence le précieux liquide pour satisfaire tous les usagers afin d’éviter les longues files d’attente qui s’observent depuis quelques jours.
Ange M’poli M’TOAMA