Maintien des élections communales au Bénin : la CENA rassure le PRD

Arnaud DOUMANHOUN, Isac A. YAÏ 11 avril 2020

Qu’est-ce qui urge ? Le Parti du renouveau démocratique (Prd) est inquiet. En effet, les 5 partis politiques en compétition pour les élections communales du 17 mai prochain dont le Prd ont répondu ce jour à l’appel de la Commission électorale nationale autonome (Cena). Le président de l’institution, Emmanuel Tiando et ses pairs ont fait un compte de la rencontre entre le chef de l’Etat, Patrice Talon et les autres présidents d’institutions sur la question du processus électoral face au Covid-19.

A l’occasion, l’un des représentants du Prd, le sieur Jude Houetognankou a exposé les inquiétudes de sa formation politique sur le maintien du scrutin au terme de la rencontre avec le chef de l’Etat, ceci malgré la menace Covid-19. Il s’est donc interrogé sur l’urgence de scrutin qui mériterait qu’on fasse courir un tel risque à sa population en pleine sanitaire mondiale.

« Est-ce qu’il n’y a pas autres mesures à envisager ? Qu’est-ce qui urge pour ne pas patienter et bien maîtriser le mal avant de se lancer dans ce risque. Car, c’est un risque que nous prenons en voulant organiser à tout prix ces élections. Le risque de contamination est évident. Et personne ne peut dire que la situation est maîtrisée à 100%. Est-ce qu’il est vraiment urgent de faire courir ce risque à sa population ? Je suis inquiet. Je me demande si cette reflexion a été partagée avec le chef de l’Etat c’est-à-dire le risque de contamination massif malgré les mesures prises, qui ne sont pas contenues dans le code électoral… », a déclaré Jude Houétognankou.

Au dire de Falilou Akadiri, représident aussi le Prd, en décidant du maintien desdites élections et des mesures exceptionnelles, il faudra tout faire pour ne éviter une violation de la loi. Il appelle à une équité entre les citoyens situés notamment de part et d’autres du cordon sanitaire mis en place pour limiter la propagation du Covid-19. Et parlant du respect de la loi, Jude Houétognankou ne comprend pas la mesure relative au port de masques par les votants (mesure décidée au cours de la rencontre entre le chef de l’Etat et les présidents d’institutions).

Il s’interroge également sur la sécurité des agents électoraux qui seront formés. « La formation des agents électoraux nous savons comment ça se fait d’habitude. De façon pragmatique comment la Cena veut procéder pour nous éviter le pire ? Vous avez développez que le jour du scrutin des masques seront distribués aux électeurs. Vont-ils voter avec des masques ? La question d’identification physique du votant par rapport à la carte Lépi comment cela va se faire concrètement pour toujours éviter le risque de contamination massif de nos populations ? », a-t-il développé.

A toutes ces préoccupations, le président de la Cena, Emmanuel Tiando s’est voulu rassurant. « Les présidents des institutions ne sont pas des extraterrestres c’est-à-dire que ce sont des gens qui regardent la situation telle qu’elle se présente et qui ne sont pas non plus de grands théoriciens. Tenant compte de l’état actuel du développement de la pandémie dans notre pays, ils se sont dits telle que ça se présente on peut organiser les élections », a expliqué Emmanuel Tiando.

Il ajoute que c’est ‘’tenant compte aussi de la nécessité de faire en sorte que notre vie démocratique ne soit pas mise en veilleuse. Aussi, au vu de ce que la Cena a fait comme travail dans le cadre de la préparation de cette élection. Egalement, compte tenu de l’engagement des partis politiques’’. Pour lui, les partis politiques ont déposés leurs dossiers, qui ont été examinés et sont autorisés à participer aux élections. « Si un problème survenait en ce moment, on va encore examiner. Vous vous imaginez que demain on apprend qu’il y a 1000 voire 3000 morts, les présidents des institutions ne vont pas dire de continuer le processus. Je ne pense. Donc, ce n’est pas une décision irréfléchie. De toute façon, ce n’est pas la Cena qui convoque le corps électoral… », insiste le président de la Cena.

En ce qui concerne la préoccupation relative à la sécurité des agents électoraux, Emmanuel Tiando dit qu’ils seront formés tout en respect la distanciation sociale. « Nous allons prendre des mesures pour protéger les agents qui seront formés. Nous avons commencé à recevoir déjà, du matériel de protection sanitaire. Et ce matériel sera utilisé pour protéger les agents intervenant dans la préparation du scrutin. Nous allons faire en sorte qu’on ne les entasse pas le jour de la formation. Au lieu de les prendre à 100 on envisage de les prendre à 50. Pour le colisage nous sommes aussi en train d’envisager le respect de la distanciation sociale de 1 men mettant en place des équipes légères ».



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