Le parti Les Démocrates a tenu une conférence de presse hier à la suite de la rencontre entre une délégation du parti et le chef de l’Etat. L’objectif d’Eric Houndété et Nourénou Atchadé est de faire le point de la discussion. Face à la presse, les conférenciers se sont dit satisfaits de leur démarche et poursuivent la bataille pour avoir gain de cause sur tous les points de requête.
Les échanges entre le président Patrice Talon et le principal parti d’opposition "Les Démocrates" a porté des fruits. L’ancien chef de l’État et sa délégation ont pu obtenir quelques avancées dans leurs préoccupations. Sur environ 7 sujets débattus entre les deux parties, les visiteurs sont repartis du palais avec 4 points de satisfaction. Il s’agit de l’audit de la liste électorale en vue de la transparence lors des élections générales de 2026, de la mise en application rapide de la mesure de rabattement de la taxe sur le soja et la possibilité aux partis de l’opposition de pourvoir au personnel électoral. Ces points d’accord sont une satisfaction pour le premier vice-président du parti Éric Houndété. « Le chef de l’État a donné son accord pour l’audit de la liste des électeurs. Nous espérons que cet accord se traduira effectivement en réalité avec les exigences qui l’accompagnent. Nous ne pouvons plus aller à une élection avec une liste qui crée de tensions. Le président Patrice TALON a lui-même reconnu que le système a buggé, ce qui a fait que certaines personnes se sont retrouvées ailleurs loin de leur lieu de vote habituel. Le cas des sojaculteurs a été également abordé avec le président Talon. La décision sera mise en exécution à partir du mois de janvier. Mais avec le chef de l’État, la discussion a été faite, et un communiqué du gouvernement sortira pour informer la population que la taxe des 30 francs entre en vigueur à partir de maintenant », a-t-il confié. Les émissaires du parti ont annoncé avoir également obtenu la libération de personnes détenues pour les manifestations lors des élections de 2020, 2021 et 2023. « Le président de la République a donné séance tenante les instructions au ministre de la justice d’accélérer les dossiers pour une libération rapide et effective des jeunes », a souligné le conférencier. La moisson est acceptable pour les émissaires du parti mais il y a néanmoins des points d’achoppement.
Madougou, Aivo et compagnie restent sur le quai
La délégation de Boni Yayi n’a pas pu décrocher la libération de Reckya Madougou, sa principale requête. Malgré le pardon demandé par son prédécesseur, le chef de l’État Patrice Talon est resté intransigeant. Là-dessus, Eric Houndété, Nourénou Atchadé et les autres membres de la délégation s’en sont offusqués. « Sur le cas de Reckya Madougou, le chef de l’État est inflexible. Il refuse même une grâce présidentielle. Nous étions attristés. Le président Boni Yayi a conduit lui-même ce plaidoyer pour que le chef de l’État accorde son pardon. C’était comme un coup de couteau dans les côtes », a fait savoir le premier vice-président du parti. Ils promettent de continuer les démarches au parlement pour obtenir gain de cause. « Nous avons déposé une loi d’amnistie, sur laquelle nous devons compter avec nos collègues de la mouvance présidentielle », a souhaité Eric Houndété. La lutte continue pour le parti qui devra user de stratégies afin de résoudre l’énigme de la liberté de l’opposante de même que pour le retour des exilés. La question de la présence du principal parti de l’opposition au sein de la CENA et du Conseil Electoral, là également, selon l’honorable Eric Houndété, le chef de l’Etat n’a pas donné une position tranchée pour leur permettre de siéger au sein de ces organes de gestion des élections. Pour lui, une place à eux accordée serait une justice faite conformément à l’esprit de la loi du code électoral. « La Minorité parlementaire normale représentée par le parti Les Démocrates devrait avoir un représentant tout comme la Majorité parlementaire représentée par les deux partis de la mouvance. Le chef de l’Etat désigne un représentant, le chef de file de l’opposition en désigne également et le corps magistral en arbitre, envoie un des leurs au sein de l’organe », a-t-il expliqué en ajoutant que dans le cas actuel, l’opposition LD n’a aucun représentant alors qu’après les dernières législatives, le parti LD devrait avoir deux représentants. Enfin, le parti n’a pas obtenu l’ouverture des voies donnant accès aux pays limitrophes pour l’exportation du Soja. Selon le point du parti, le Président tient à ce que seules les routes officielles soient exploitées alors que la délégation a expliqué les difficultés de certains résidents dont les domiciles sont plus proches de ces frontières non officielles.
Ange M’poli M’TOAMA
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