C’est le temps des derniers réglages.

Moïse DOSSOUMOU 26 novembre 2018

C’est le temps des derniers réglages. La période au cours de laquelle les petits plats sont mis dans les grands afin que la copie finale soit de bonne facture. C’est la raison pour laquelle ils sont au four et au moulin. L’effervescence est à son comble. Les partisans du chef de l’Etat se bousculent. Sur le point de mettre sur pied les deux grands partis de la mouvance présidentielle, les soutiens de Patrice Talon hâtent le pas. Depuis plusieurs mois, la dynamique de la réforme du système partisan emballe le personnel politique. Tous autant qu’ils sont, ils ne jurent que par leur survie politique. L’enjeu le plus pressant, ce sont les législatives de mars 2019. A cette occasion, les deux récents textes de loi qui réorganisent le landerneau politique à savoir la charte des partis politiques et le code électoral seront éprouvés. La plupart des députés en fonction rêvent de reconquérir leur siège.
Ils auront fort à faire avec les jeunes et les femmes qui sont dépités de compter pour du beurre. Ce duel à mort est aggravé par la réforme du système partisan qui oblige tout candidat aux législatives à évoluer dans un ensemble au lieu d’agir comme bon lui semble. Le réflexe de groupe bouleverse les habitudes et impose des mariages, qui a priori, sont dépourvus de toute logique. Depuis plusieurs mois, Patrice Talon et sa troupe essayent vaille que vaille de poser les fondations des deux futurs partis qu’ils sont amenés à créer. Organiser ce beau monde avec des intérêts aussi antagonistes n’est pas une mince affaire. Avec des positions divergentes, des motivations différentes, les défenseurs du régime s’alignent à qui mieux mieux. En chef d’orchestre, le chef de l’Etat qui a pesé de tout son poids pour l’effectivité de cette réforme, fait les ajustements nécessaires. Chaque jour qui passe remet en cause les acquis d’hier.
L’Union progressiste formée autour de certains vieux briscards de la scène politique tels que Bruno Amoussou, Antoine Kolawolé Idji, Mathurin Coffi Nago, pour ne citer que ceux-là, semble évoluer en eaux paisibles. Jusque-là, ce creuset poursuit son petit bonhomme de chemin sans grands couacs. Il ne pouvait en être autrement eu égard à l’engagement et à la détermination des figures de proues qui ont accepté faire route ensemble. Issa Salifou, Aké Natondé, Abraham Zinzindohoué, Janvier Yahouédéou et compagnies, compte tenu de leur parcours, aplanissent avec sagesse et maturité les difficultés qui ne cessent de se dresser sur leur chemin. Comment pouvait-il en être autrement lorsque ce groupe compte en son sein un certain Edmond Agoua dont le leadership politique ne souffre d’aucune contestation ? Ce samedi encore à Glazoué, sous son instigation, plusieurs acteurs clés des Collines ont adhéré à ce bloc. L’enthousiasme avec lequel les choses évoluent de ce côté est le signe de ce que ce bloc est sur une bonne lancée.
Le Bloc Républicain annoncé pour naître avec des dents resserre ses rangs. Avec le départ du Prd, les partis et mouvements qui continuent l’aventure donneront le meilleur sur le terrain. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, les leaders réalisent l’exploit de parler d’une même voix. Abdoulaye Bio Tchané, Jean-Michel Abimbola, Barthélémy Kassa, Abdoulaye Gounou, Sofiath Schanou, André Okounlola,… vont devoir mouiller le maillot ensemble. Dans cette perspective, les concertations se multiplient en vue des derniers compromis. La course contre la montre est lancée. Au-delà du formalisme et des sourires de façade, ils savent qu’ils devront effectivement travailler ensemble, main dans la main. Patrice Talon a voulu de cette réforme. Il l’a rendu effective. A lui de savoir manœuvrer pour que les prochains jours qui s’annoncent décisifs se passent sans heurts. Après la bataille de la création des blocs, il faudra songer à la bataille électorale proprement dite. Et ce ne sera pas du gâteau !



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