En toute sincérité : Mca, l’heure de vérité

François MENSAH 16 décembre 2013

La semaine passée, le ciel nous est tombé sur la tête à travers le déclassement de notre pays au niveau du Millenium challenge account en ce qui concerne le second compact. En effet, alors que nous pensions que toutes les assurances qu’on nous mettait plein la vue devaient aboutir à conserver ce legs du régime Kérékou, c’est plutôt à une déculottée que nous avons eu droit. Pire, alors que le Ghana et le Niger s’en sont sortis à bon compte, nous avons été renvoyés à réviser nos leçons. Mais au lieu que le gouvernement ait le courage de prendre sa part de feu, en assumant ce qui n’a pas marché, prendre date pour corriger les choses, c’est à une triste dénégation que nous assistons. Le coordonnateur du Millenium challenge account est, par exemple, appelé à jouer un rôle qui n’est pas le sien à savoir passer de plateau en plateau justifier l’injustifiable.
Ce dont il est question ici, ce n’est pas la gestion du premier compact. C’est ce qui aurait pu engager sa responsabilité à lui. Il n’est donc pas qualifié pour venir donner des explications aux Béninois sur la gouvernance du pays, en général et particulièrement sur la lutte contre la corruption qui bat de l’aile. C’est de la responsabilité de l’Exécutif, et autant ce dernier occupe l’espace par les broutilles, autant il fuit les débats sur les questions sérieuses. Et, cette posture montre à souhait que l’Exécutif n’a pas l’intention de se mettre au travail pour corriger les tares que les Américains nous reprochent, et à ce rythme, le revers de la médaille sera douloureux pour le peuple béninois.
En effet, comme le dit un adage, si vous avez profité de la pluie pour uriner dans vos habits, l’odeur remontera une fois que la pluie va cesser. Le gouvernement aurait pu saisir l’occasion de cet échec pour montrer qu’il a compris la leçon et s’engager à faire changer les choses. Par exemple, il aurait pu prouver sa bonne foi en donnant satisfaction à la revendication principale des magistrats qui consiste à procéder à des affectations en tenant compte des qualifications et de l’ancienneté. Bien au contraire, on laisse pourrir la grève des magistrats comme si de rien n’était. Avec cette attitude du gouvernement, il est à craindre que demain, les Américains ne nous demandent de rembourser le premier compact. Quant au second compact, demain n’est pas la veille puisque nous ne sommes pas prêts à tirer leçons de nos échecs. E c’est bien dommage !!!



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