Editorial : Dernier round pour Ace !

Angelo DOSSOUMOU 5 septembre 2019

Affaire réglée. Panique évacuée. Tous les enseignants Ace 2008 absents pour une raison ou une autre à l’évaluation diagnostique du 24 août dernier peuvent pousser un ouf de soulagement. Magnanime et en bon pédagogue, le gouvernement s’est abstenu d’appliquer la fatwa qui aurait mis K.O les boycotteurs. Et donc, samedi prochain, si toutes les dispositions sécuritaires sont prises, les bons grains pourront être séparés de l’ivraie. Personnellement, j’étais convaincu qu’au lendemain de la première évaluation, légèrement perturbée par endroits, l’heure n’était pas encore à l’intransigeance. Maintenant, qu’à temps, les gouvernants ont mis de l’eau dans leur vin, la balle est désormais dans le camp des invités à la session de rattrapage.
En principe, et même si c’est à contrecœur, ce ne serait pas étonnant que la participation batte tous les records. Il est vrai que l’abstention est un choix. Mais, il faut avoir le courage indien, pour rater l’ultime occasion de samedi. Sans vouloir mettre une pression supplémentaire aux Ace 2008 mêlés au boycott, j’espère qu’ils ont compris que le vent ne tourne pas en leur faveur. D’ailleurs, en dépit de leur bras de fer avec le gouvernement, plus de 75% de leurs collègues ont compris que de deux maux, il faut choisir le moindre. De toute façon, mis en minorité et repoussés dans leur dernier retranchement, les boycotteurs savent qu’ils n’ont pas droit à l’erreur. Leur seule issue, ce n’est pas de ressasser des éventualités répressives contre les Ace 2008, mais de convaincre devant l’épreuve qui leur sera présentée. Autrement, ils ne pourront que s’en prendre à eux-mêmes.
Toutefois, mis à part l’épisode du boycott ou non, dès la fin de la composition de samedi, les regards seront, à juste titre, tournés vers les engagements de l’Exécutif. Déjà, rassurés par leurs ministres que, globalement, les notes suite à l’évaluation du 24 août dernier sont bonnes, les brillants Ace n’attendront pas autre chose que d’être versés dans la catégorie des Ape. De même, à l’issue du processus de l’évaluation diagnostique, entendre parler de licenciement et non de réorientation puis de formation, serait tout simplement une trahison. Alors, si en définitive, respect de la parole il devrait y avoir, les grands gagnants d’une initiative contestée et à la limite imposée seraient nos chers enseignants.
Mais en attendant qu’on ne voie plus clair avec la première délibération, les retardataires et les boycotteurs auront l’avantage de savoir à quoi s’en tenir. Certainement, des épreuves de leurs devanciers, ils tireront profit pour se préparer. En définitive, c’est à eux de prouver aux décideurs que leur absence dans les salles de composition le 24 août dernier n’était pas motivée par leur incompétence. Et, s’il advenait que majoritairement, ils sont les enfants prodiges pour ne pas dire les petits génies au sortir de l’évaluation diagnostique, ce serait tant mieux.
Enfin, il déprendra de toutes les parties si, aux polémiques inutiles, la positivité arrive à prendre le dessus. Car, à moins que des gens aient d’autres idées derrière la tête, la finalité de ces pressions, c’est la qualité de l’éducation. De ce fait, bravo au gouvernement pour le sens de l’ouverture et surtout bonne chance aux Ace 2008 sur le point d’être évalués.



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