Editorial : En plein dans la psychose

Moïse DOSSOUMOU 26 août 2014

Le nouveau ministre de l’intérieur a du pain sur la planche. Les hors-la-loi lui ont envoyé un signal fort en fin de semaine écoulée. Comme par hasard, jeudi dernier, jour où il a été investi dans ses nouvelles fonctions, les populations de Cotonou et d’Ekpè dans la commune de Sèmè-Podji ont vécu des moments de grande frayeur. Deux braquages spectaculaires dignes des scenarii d’Hollywood ont ébranlé la quiétude des administrés de ces deux cités. Un mort, des blessés graves et des dizaines de millions emportés. Tel est le sinistre bilan à l’actif des braqueurs qui ont opéré en toute sérénité. Dès le lendemain, soit le vendredi, le phénomène de la vindicte populaire a repris de plus belle pour freiner un tant soit peu l’élan des hors-la-loi.
Voilà où nous en sommes. L’immense majorité des Béninois ne mangent pas déjà à leur faim. Joindre les deux bouts relève d’un exploit pour beaucoup. La vie est de plus en plus chère. Le panier de la ménagère, réduit à sa plus simple expression, sert de moins en moins à faire des provisions pour l’alimentation des ménages. Elles sont nombreuses, ces maîtresses de foyer qui se rendent dans les marchés les bras ballants, car ne disposant pas d’un pouvoir d’achat conséquent pour s’encombrer d’un panier. Vivre décemment de nos jours est un rêve fugace que caressent en vain nos compatriotes.
D’un autre côté, la propagation fulgurante de la maladie à virus Ebola dans la sous-région crée suffisamment la psychose au sein des populations. Le risque que ce mal s’introduise et fasse des ravages au Bénin est grand. Chacun développe des réflexes et prend ses précautions pour ne pas contracter ce virus mortel. Si dans ce contexte délétère de cherté de la vie et de crainte persistante d’une épidémie, les populations doivent encore faire face à l’insécurité, elles n’auront plus que leurs yeux pour pleurer.
La qualité de la vie est en péril chez nous. La précarité dicte, chaque jour un peu plus, sa loi aux ménages. Boni Yayi avait pourtant promis œuvrer pour l’avènement d’une société où il ferait bon vivre pour chacun et pour tous. Huit ans après, il faut se rendre à l’évidence. Le train du Bénin n’est pas encore mis sur les rails du développement. Le dernier virage a été amorcé. Dans moins de deux ans, le chef de l’Etat devra rendre le tablier. Il est temps qu’il mette davantage l’accent sur l’amélioration des conditions de vie de ses mandants, le but étant de satisfaire les cinq besoins fondamentaux de la personne humaine. Si ces conditions sont réunies, la sécurité ne serait plus un vain mot.



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