Editorial : L’équation de la sécurité

Moïse DOSSOUMOU 20 novembre 2014

Les forces de sécurité publique sont sur le qui-vive. Sous l’instigation du ministre de l’Intérieur, elles sont décidées à combattre jusque dans leurs derniers retranchements, les individus qui s’avisent de troubler la quiétude des paisibles populations. L’opération « coup de poing contre la criminalité dans le grand Cotonou », conçue pour opposer une riposte à la hauteur de l’affront des divorcés sociaux, est à l’ordre du jour. Avec sa mise en œuvre, les Béninois espèrent, et à juste titre d’ailleurs, vivre dans un environnement plus sécurisé. A peine annoncée, l’application de cette mesure se ressent déjà sur le terrain.
En effet, des fouilles systématiques s’opèrent sur les individus par les hommes en bleu postés à des endroits stratégiques de la ville. Que ce soit les automobilistes, les motocyclistes et même les piétons, aucune catégorie de citoyens n’échappe à la vigilance des policiers mandatés pour une telle opération. Bon gré, mal gré, les Béninois se soumettent à ces contrôles inopinés surtout en cette période de fin d’année où il est généralement noté un regain d’activités chez les malfrats. De même, il est remarqué une présence renforcée des forces de sécurité à certains carrefours, non pas pour réguler seulement la circulation mais certainement pour prévenir d’éventuelles attaques.
Si la police nationale en est venue à quadriller autant le terrain, c’est bien parce qu’elle a été durement éprouvée et il était temps qu’elle siffle la fin de la récréation. Son honneur bafoué à maintes reprises méritait que des actions hardies soient entreprises. C’est salutaire que le ministère de l’Intérieur ait décidé de prendre le taureau par les cornes. Mais il faut, pour des résultats probants dans la durée, qu’il ne s’arrête pas en si bon chemin. Vivement que l’hyper activité des flics sur le terrain ne soit pas qu’un engouement. La question de la sécurité est permanente et il faut par conséquent que des actions tout aussi permanentes, mais chaque fois renouvelées en fonction de la situation, soient initiées et exécutées.
Si une chose fait défaut à la police nationale aujourd’hui, ce sont bien évidemment les patrouilles surtout dans les zones périphériques où les hors-la-loi établissent souvent leur quartier général. Le gros problème de manque de moyens matériels surtout roulants accentue ce phénomène. C’est à ce niveau que le ministre de l’Intérieur devra surtout agir. Car l’accomplissement d’une mission, surtout celle relative à la sécurité, nécessite des moyens conséquents. Il faudra y veiller. Mais en attendant, il faut maintenir le cap et surtout ne pas baisser la garde même après les fêtes de fin d’année pour assurer un minimum de quiétude aux populations. Ces dernières ont encore en mémoire l’opération « Djakpata », qui n’a vécu que le temps d’un feu de paille. Qu’en sera-t-il de celle dénommée « coup de poing contre la criminalité dans le grand Cotonou » ?



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