Editorial : La partition du gouvernement !

Moïse DOSSOUMOU 17 mars 2014

Jamais deux sans trois, dit-on. Le troisième acte solennel du gouvernement comptant pour sa partition dans le dénouement de la crise sociale a été effectué jeudi dernier, à la faveur du Conseil extraordinaire des ministres. Après le message du chef de l’Etat à la nation le 28 février, sa rencontre avec les responsables syndicaux le mardi 11 mars, il a réuni tout son gouvernement deux jours plus tard, soit le jeudi 13 mars, toujours dans la recherche de l’apaisement.
Outre la confirmation de la restitution des défalcations de 2014, le gouvernement s’est engagé à faire de même pour celles de 2012. Le montant pour cette dernière catégorie ayant été évalué à près de deux milliards de francs Cfa, cette somme sera progressivement rétrocédée aux enseignants à partir d’avril 2014. L’étude des autres points de revendications sera évoquée au fur et à mesure que les commissions créées à cet effet déposeront leurs rapports respectifs. Aussi, les juridictions compétentes déjà saisies de certains dossiers ne manqueront-elles pas de se prononcer.
Au vu de ces décisions, le moins que l’on puisse dire, c’est que le gouvernement est plus que jamais déterminé à œuvrer pour la reprise du travail. Malheureusement, cette main tendue n’a pas encore été saisie par les responsables des centrales et confédérations syndicales. Pour toute réponse, ces derniers, après consultation de leur base, n’ont trouvé mieux à faire que de maintenir leur motion de grève. C’est à croire que les actes posés par les pouvoirs publics jusqu’ici ne les agréent pas.
La logique du durcissement et du jusqu’au boutisme est à décourager à tout prix. Si l’année scolaire venait à être déclarée blanche, c’est tout le Bénin qui boira à la coupe de la honte. L’Exécutif se bat du mieux qu’il peut pour que cette potion amère ne soit finalement pas servie aux apprenants et à leurs parents. Qu’on le veuille ou pas, des avancées ont été enregistrées. Et il est de bon ton que les partenaires sociaux mettent un peu d’eau dans leur vin.
Le Bénin, comme chacun le sait, est un pays pauvre aux ressources limitées. Même si les gouvernants le voulaient, contrairement à ce qu’on pourrait croire, tout ne leur est pas permis en matière de dépenses publiques. C’est une réalité dont il faut tenir compte. Et l’obtention de la restitution des défalcations de 2012 et 2014 est une grande victoire pour les syndicats. A défaut de remporter la guerre, qu’ils se contentent de cette victoire dont les militants percevront les fruits. A partir du moment où la lutte n’a pas été vaine, les armes peuvent être rangées.



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