Editorial : La rentrée en septembre !

Moïse DOSSOUMOU 29 juin 2017

Mois de juin. Mois des grandes vacances. Mois des examens mais aussi mois des pluies. Traditionnellement, c’est en cette période de l’année où il pleut des cordes, que les candidats sont invités à passer les divers examens de fin d’année. Au stress habituel lié à la crainte des épreuves s’ajoute une préoccupation lancinante : vaincre les pluies et les inondations pour se rendre dans les centres de composition. Pendant que les écoliers et élèves des classes intermédiaires savourent sous la couette le bonheur retrouvé des grasses matinées, leurs pairs jugés aptes à faire évaluer leurs connaissances en vue d’enrichir leur parcours académique subissent la croix et la bannière. C’est avec le cœur serré que les parents se résignent à laisser aller leurs enfants à l’assaut des diplômes sous une pluie torrentielle.
Tel que conçu et exécuté depuis des années, le calendrier scolaire expose les candidats aux examens aux intempéries. C’est de notoriété publique que dans la partie méridionale du pays, la grande saison des pluies bat son plein dans les mois de juin et de juillet. C’est justement dans le Sud qu’on dénombre un nombre plus important de scolarisés, donc de candidats. C’est encore dans cette partie du pays que les pluies causent le plus d’ennui aux populations. Les villes de Cotonou, d’Abomey-Calavi, de Sèmè-Podji et de Porto-Novo sont réputées championnes dans la récurrence des inondations avec leur cortège d’incommodités. Ne disposant pas d’un système d’assainissement performant, ces cités ploient sous le fardeau des nuisances causées par les fortes pluies. Les apprenants y sont hélas exposés chaque année.
Ce n’est pas une partie de plaisir pour les candidats et leurs parents d’affronter ces intempéries dans des conditions bien souvent poignantes. Coïncidence ou pas, les pluies sont très souvent au rendez-vous aux dates fixées pour le démarrage des examens. Sauf en de rares cas où la nature est clémente, les candidats au Certificat d’études primaires (Cep), au Brevet d’études du premier cycle (Bepc) et au Baccalauréat subissent d’abord le rite initiatique des pluies avant de se retrouver en salles de composition. Si les plus âgés peuvent passer cette épreuve préliminaire sans trop de couacs, on ne peut en dire autant des plus petits exposés trop tôt aux difficultés de la vie. L’idéal ne serait-il pas de revisiter le calendrier scolaire afin d’alléger les peines des uns et des autres ?
Pourquoi ne pas faire simple en procédant à un réaménagement du calendrier scolaire ? La rentrée fixée dans la première semaine du mois de septembre aura comme conséquence directe le rapprochement des dates des examens. Le mois de mai sera alors celui au cours duquel les connaissances des apprenants seront jaugées selon leurs niveaux d’études. Ce réajustement va réduire de manière substantielle les peines des candidats et de leurs parents. Au cours du mois de mai, les pluies ne sont pas aussi fortes et aussi rapprochées qu’elles le sont en juin. Cette décision qui tarde à être prise soulagera à bien d’égards les peines des parents et de leurs enfants, mais aussi celles des enseignants qui sont également embarqués dans cette mésaventure. Débuter les cours en septembre et ce dès la rentrée prochaine ? Pourquoi pas !



Dans la même rubrique