Editorial : Le cahier de charges du futur Cos

Moïse DOSSOUMOU 5 août 2015

Le Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi) version Sacca Lafia a fermé ses portes. Par la volonté des sept sages, les membres de cet organe ad hoc chargé du toilettage de la liste électorale ont rendu le tablier sur la pointe des pieds après d’ardentes et incessantes guéguerres entretenues avec le gouvernement. En ligne de mire, la question du financement des travaux. Finalement, à quoi auront servi les longs mois de tiraillement si ce n’est d’alimenter la polémique pour rien. Le toilettage du fichier électoral quoique effectué à grands frais n’a pas vraiment comblé les attentes. Par milliers, des citoyens en âge de voter n’ont pu accomplir leur devoir civique. D’autres bien qu’inscrits sur la liste n’ont pas été admis dans les centres de vote car dépourvus des cartes d’électeurs. Ces dernières, bâclées et démesurément grandes n’ont, à vue d’œil, rien de moderne.
Les irrégularités contenues dans la Lépi de 2011 bien que corrigées dans une grande proportion demeurent et appellent de nouvelles corrections. C’est d’ailleurs pour cela que le législateur a prévu l’installation chaque année d’un Cos-Lépi ad hoc dont l’existence légale court du 1er juillet au 15 janvier de l’année suivante. La 7ème législature installée en mai dernier n’en a pas vraiment fait une priorité. Ce n’est qu’hier que les députés ont adopté la clé de répartition de leurs représentants au sein de cette instance. La prochaine plénière consacrera la désignation effective desdits délégués. A ce rythme, le Cos-Lépi nouvelle formule ne mettra effectivement la main à la pâte que le mois prochain. Car après la désignation de ses membres, il faudra que ceux-ci prêtent serment devant les sept sages, élisent les membres du bureau, fassent le point des opérations à exécuter avant de passer aux choses sérieuses.
Courant 2010-2011, la commission politique de supervision de la Lépi a vu ses travaux qui ont coûté la bagatelle de 45 milliards décriés. Quelques années plus tard, ceux du Cos-Lépi ont soustrait du Trésor public plus de 10 milliards. Quel sera le montant de la facture du futur Cos ? Après deux essais infructueux, la prestation du Cos naissant sera-t-elle à la hauteur des espérances ? Assisterons-nous aux mêmes passes d’armes comme par le passé ? A priori oui. Si les membres du Cos-Lépi étaient composés de techniciens, les craintes précédemment formulées n’auraient pas vraiment leur raison d’être. Mais les animateurs de la vie politique nationale étant ce qu’ils sont, ce ne serait pas étonnant que d’ici quelques semaines, les mêmes spectacles désolants d’attaques et de contre-attaques soient à nouveau servis.
Qu’importe ! L’opinion sait déjà à quoi s’en tenir. L’essentiel est qu’au bout du rouleau, le 28 février 2016, tous les Béninois en âge de voter puissent accomplir leur devoir civique sans en être empêchés comme ce fut le cas en 2011 et 2015 par la barrière de la Cps ou du Cos. C’est cela le cahier de charges du futur Conseil d’orientation et de supervision de la Lépi.



Dans la même rubrique