Editorial : Le Cos à l’heure de la vérité

Moïse DOSSOUMOU 15 janvier 2015

Le couperet de la DCC 15-001 du 9 janvier 2015 s’abat sur le Conseil d’orientation et de supervision de la Lépi à partir de ce jour. La date du 15 janvier étant celle à laquelle cet organe est tenu d’achever les travaux d’actualisation de la liste électorale, sa disponibilité doit se manifester dès le lendemain, soit le 16 janvier à travers l’affichage sur toute l’étendue du territoire national. A en juger par la correspondance envoyée par le président du Cos à son homologue de la Cena en début de semaine, la liste électorale informatisée provisoire est fin prête. Seulement, il ne suffit pas pour le Cos de présenter à la presse la liste électorale des arrondissements de Banikoara et de Zoukou pour convaincre l’opinion de l’achèvement des travaux d’actualisation.
Ce qu’exige le code électoral et sur lequel la Cour constitutionnelle a opiné, c’est l’affichage effectif de la liste sur une période de 21 jours ininterrompus dans les villages et quartiers de ville. C’est cette étape cruciale qui renseignera le corps électoral sur la qualité du travail abattu depuis d’interminables mois par les citoyens commis à la tâche d’actualisation. Les populations dont on a suffisamment abusé de la patience ne demandent qu’à constater par elles-mêmes l’effectivité des travaux de correction entrepris à coût de milliards il y a bientôt deux ans. Les membres du Cos feraient mieux de se soumettre à la loi au lieu de continuer par jouer aux trouble-fêtes en sollicitant encore des ressources additionnelles qu’ils jugent indispensables pour l’étape de l’affichage.
Si au contraire, ils s’enfonçaient dans l’erreur au point d’amener la Cena à se servir de la liste de 2011 comme l’a autorisé la Cour constitutionnelle, les responsabilités seront clairement situées. Le 30 décembre dernier, à l’occasion du discours sur l’état de la nation, le chef de l’Etat, face à la représentation nationale, n’avait pas mis de gants pour affirmer que son gouvernement ne devait plus un kopeck au Cos-Lépi. Puisque cette déclaration n’a enregistré aucune contestation, on s’étonne aujourd’hui que des ressources additionnelles soient demandées au motif que le coût des travaux d’affichage n’avait pas été pris en compte au cours des derniers arbitrages.
En agissant de la sorte, les membres du Cos donnent raison à ceux qui pensent qu’ils prennent le pays en otage. La Cour constitutionnelle de son côté a aussi eu raison en procédant par injonction. Idem pour la Cena qui a flairé le coup en déclinant l’offre de la liste provisoire. Plus que les jours, les heures et les minutes sont comptées. Le moins qu’on puisse espérer des membres du Cos, c’est qu’ils en fassent un usage judicieux.



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