Editorial : Les députés sur la bonne voie…

Moïse DOSSOUMOU 1er juin 2017

Ils se contentaient du peu. Mais de plus en plus, ils développent l’habitude de jouer pleinement leur rôle. Ces derniers temps, les élus du peuple donnent l’impression de changer de fusil d’épaule. Ils ne se font plus prier pour contrôler les actions du gouvernement. Les questions orales avec ou sans débat, les questions d’actualité, les questions écrites sont produites à profusion. Comme s’ils sont en compétition, un certain nombre de députés rivalisent d’ardeur pour maintenir la dragée haute. Aux dernières nouvelles, l’écrasante majorité des députés est acquise à la cause du gouvernement. Mais cela ne les empêche pas outre mesure de veiller à la bonne marche des activités de l’Exécutif. C’est donc une pression supplémentaire qui est exercée sur les ministres afin de les contraindre à servir avec abnégation l’intérêt général.
Dakpê Sossou, malgré ses liens ténus avec le chef de l’Etat, ne s’embarrasse pas pour adresser des questions orales ou écrites à l’Exécutif. Par ses soins, divers sujets sont déjà passés au crible. Quelques ministres se préparent pour donner des réponses aux questions en attente. Tout comme lui, certains de ses collègues s’illustrent sur le terrain de la veille citoyenne qui débouche, dans ce cas de figure, sur le contrôle de l’action gouvernementale. Gérard Gbénonchi, Nassirou Arifari Bako, Adam Bagoudou, Robert Gbian, Amadou Issifou et Guy Mitokpè, pour ne citer que ceux-là, ont également cherché à en savoir plus sur un certain nombre d’actes ou de situations imputables au gouvernement. Mais celui qui aura le plus fait parler de lui sur le terrain du contrôle de l’action du gouvernement ces dernières années, c’est bien entendu, Eric Houndété, vice-président de l’Assemblée nationale.
La 7ème législature dont le mandat court jusqu’en 2019 veut jouer son double rôle de vote des lois et de contrôle de l’action du gouvernement sans passer comme une caisse de résonance aux yeux de l’opinion. C’est pourquoi, Adrien Houngbédji a fait le vœu il y a quelques mois, à l’occasion de l’ouverture d’une session ordinaire, d’épuiser le stock des questions orales et écrites qui n’ont pas obtenu de réponses de la part du gouvernement. Ainsi, toute la journée du jeudi est désormais consacrée à l’Exécutif pour cet exercice. La machine installée à cet effet tourne à plein régime puisque six ministres sont attendus ce jour à l’Assemblée nationale pour fournir des explications aux députés sur des sujets relevant de leurs compétences.
Les députés ont donc le mérite de garder un œil ouvert sur les activités du gouvernement. Mais ils doivent aller plus loin en réservant un meilleur sort aux travaux des commissions parlementaires d’information, d’enquête et de contrôle. Découlant du vote d’une proposition de résolution, la création de ces commissions peut aider à la manifestation de la vérité dans certaines affaires surtout si la publication des rapports qui sanctionnent les travaux est effective. L’opinion a le sentiment que cette possibilité offerte aux élus du peuple n’est pas exploitée à bon escient. Quelques réglages à opérer à ce niveau ne seraient pas de trop. La 7ème législature compte beaucoup de députés qui s’affirment à la grande satisfaction de leurs mandants. Pourvu que cet engagement demeure !



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